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Trop arabe ? La Chine modifie le nom d’une rivière

Trop arabe ? La Chine modifie le nom d’une rivière

Ne l’appelez plus jamais « Aiyi ». La Chine a modifié le nom d’une rivière, à consonance par trop arabe, pour lui donner un nom bien chinois, rapporte jeudi la presse officielle.

L’Aiyi, un affluent du fleuve Jaune long de 180 km, arrose le Ningxia (nord), une région autonome peuplée à plus d’un tiers de musulmans. En pleine campagne de « sinisation » des religions, le gouvernement régional a décidé que le cours d’eau s’appellerait désormais « Diannong », a annoncé le Bureau régional des affaires civiles, cité lundi par la presse locale.

Selon le quotidien national Global Times, la décision frappe « un nom à consonance arabe pour le remplacer par un nom chinois afin de renforcer la culture chinoise traditionnelle ». Le terme « Aiyi » évoquerait ainsi le prénom arabe « Aïcha », explique au quotidien de langue anglaise Wang Genming, spécialiste des études musulmanes à l’Université du Ningxia.

Le changement de nom « est conforme à la politique de la Chine de siniser les religions et de les adapter à la société socialiste », se félicite dans le journal un autre chercheur, Shen Guiping, de l’Université des minorités ethniques.

Le régime du président Xi Jinping a engagé ces dernières années une politique de « sinisation » des religions, qui impose par exemple aux églises et aux mosquées d’afficher la constitution du pays et d’arborer le drapeau rouge. L’entrée des lieux de culte est désormais interdite aux mineurs et de nombreux édifices religieux sont détruits dans l’ensemble du pays.

Cette politique semble générer une certaine tension au Ningxia, où des milliers de manifestants ont manifesté le mois dernier dans la commune de Weizhou pour protester contre le projet de démolition d’une mosquée.

Au Xinjiang, jusqu’à un million de musulmans ouïghours ou kazakhs sont ou ont été internés dans des centres de rééducation politique, à la suite d’attentats islamistes ou indépendantistes commis dans cette vaste région du nord-ouest, selon des associations de défense des droits de l’homme. Pékin dément ces informations.

Malgré ces tensions, le pape François a choisi samedi de signer un accord historique avec le régime communiste sur l’épineuse question de la nomination des évêques en Chine.

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