Le président américain Donald Trump est confronté à de nouvelles accusations sur ses liens avec la Russie, le Washington Post affirmant qu’il aurait cherché à dissimuler les détails de ses conversations avec son homologue Vladimir Poutine.
Citant des anciens et actuels responsables gouvernementaux, le quotidien américain indique qu’il n’existe aucun rapport détaillé des échanges que M. Trump a eus avec M. Poutine à cinq endroits différents au cours des deux dernières années.
A l’issue de l’une de ses rencontres avec le président russe, à Hambourg en 2017, le milliardaire républicain aurait même pris possession des notes de son interprète, lui demandant de ne pas partager aux autres membres de son administration la teneur de la conversation, écrit le quotidien.
Interrogé samedi soir par la chaîne Fox sur ces nouvelles accusations, M. Trump n’a pas démenti clairement.
« Je n’ai rien à cacher, je m’en fiche complètement. C’est tellement ridicule », a-t-il simplement indiqué.
Pour sa porte-parole Sarah Sanders, « l’article du Washington Post est si outrageusement inexact qu’il ne mérite même pas de réponse ».
« Les médias gauchistes ont gâché deux années à essayer de monter de toutes pièces un faux scandale de collusion » entre Moscou et l’équipe de campagne de M. Trump à l’élection présidentielle de 2016, a-t-elle ajouté.
– Accumulation –
L’opposition démocrate s’est emparée de ces nouvelles informations, publiées au lendemain de la révélation, par le New York Times, de l’ouverture en 2017 d’une enquête du FBI pour savoir si le président américain travaillait pour le compte de la Russie.
« L’an dernier, nous avons cherché à obtenir les notes ou le témoignage de l’interprète sur la rencontre privée des présidents Trump et Poutine. Les républicains ont voté non. Vont-ils nous rejoindre aujourd’hui », a tweeté Adam Schiff, nouveau président de la commission des affaires de renseignement de la Chambre des représentants.
Contrairement à la tradition américaine, qui veut que le président soit toujours accompagné de conseillers prenant des notes pendant ses entretiens officiels, Donald Trump avait eu un tête-à-tête de deux heures à Helsinki, le 16 juillet 2018, avec Vladimir Poutine, sans autre témoin que leurs interprètes.
A l’issue de cette rencontre, M. Trump avait suscité un tollé pour s’être montré trop conciliant lors d’une conférence de presse commune avec M. Poutine sur la question de l’ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016, attestée de façon unanime par le FBI et les agences américaines du renseignement.
La semaine dernière, l’ex-directeur de la campagne du milliardaire, Paul Manafort, a reconnu qu’il avait partagé des résultats de sondages avec Konstantin Kilimnik, un consultant politique russe qui aurait des liens avec des services de renseignement, a rappelé sur CNN un autre élu démocrate, le sénateur Mark Warner.
« Ce qui est curieux, c’est que c’est le genre d’informations qui pourrait avoir renseigné les Russes, plus tard dans la campagne, lorsqu’ils ont lancé leurs efforts sur les réseaux sociaux », a-t-il ajouté.
Allié de Donald Trump au Congrès, le sénateur Ted Cruz a paru ébranlé par les nouvelles révélations du Washington Post.
« Je voudrais en apprendre un peu plus sur ce qui s’est passé », a-t-il indiqué sur la chaîne NBC. « Je siège à la commission des affaires judiciaires et nous examinerons toutes les allégations que l’on nous présentera ».
Donald Trump, qui nie catégoriquement toute collusion avec la Russie, critique régulièrement l’enquête du procureur spécial Robert Mueller, qu’il considère comme une « chasse aux sorcières » et une machination visant à délégitimer sa présidence.
L’enquête russe a débouché sur de multiples inculpations et sur des condamnations de proches collaborateurs du président.
Son ancien avocat Michael Cohen a été condamné à trois ans de prison, notamment pour infractions à la législation sur le financement des campagnes électorales.
Paul Manafort, qui a été un temps directeur de l’équipe de campagne de M. Trump, a lui été jugé coupable de malversations financières liées à des activités en Ukraine antérieures à la présidentielle de 2016.
Et Michael Flynn, ancien conseil à la sécurité nationale du président, a plaidé coupable d’avoir menti aux enquêteurs sur ses liens avec des responsables russes.