Des partis politiques ont appelé mardi au report des municipales prévues le 17 décembre, réclamant notamment une loi pour l’organisation de ces premières élections locales depuis la révolution de 2011 qui suscitent des tiraillements dans le pays.
D’ici le 9 septembre, le président Béji Caïd Essebsi doit émettre un décret appelant les électeurs à participer aux municipales.
Huit partis dont Afek Tounes, membre de l’actuel gouvernement, et Al Badil, présidé par l’ancien Premier ministre Mehdi Jomaa, ont dit lors d’une conférence de presse être favorables à la tenue de ces élections à “une date ultérieure”.
“Nous demandons le report des élections municipales et appelons le président de la République à nous écouter (…) pour convenir d’une nouvelle date”, a dit à l’AFP Issam Chebbi, dirigeant du parti centriste Al Joumhouri.
Pour le chef d’Afek Tounes, Yassine Brahim, son parti “a des doutes sur la capacité de l’Isie (l’instance chargée d’organiser les municipales) à organiser ces élections dans des conditions les plus favorables”.
“C’est une opinion partagée par huit partis”, a assuré M. Ibrahim précisant que “fin mars nous paraît une bonne date” pour les municipales.
Selon lui, ces élections ne peuvent se tenir sans combler les postes vacants au sein de l’Isie et sans l’adoption au Parlement d’une loi électorale permettant l’organisation administrative et financière des municipales.
Le président de l’Isie, Chafik Sarsar, une personnalité respectée qui a mené à bien les élections législatives de 2014, a démissionné avec fracas en mai ainsi que deux autres membres de l’instance, laissant entendre qu’il ne pouvait plus travailler de manière “transparente” et “impartiale”.
Cette instance et le mouvement islamiste Ennahdha, considéré par des observateurs comme étant le parti “le plus préparé” aux municipales, tiennent au maintien de la date prévue.
Après l’adoption d’une Constitution et le succès en 2014 des élections législatives et présidentielle, ces municipales doivent permettre d’ancrer le processus démocratique à l’échelle locale.
Ces premières élections locales depuis la chute de la dictature en 2011 pourraient aussi permettre d’améliorer le cadre de vie des Tunisiens, qui s’est nettement dégradé -ramassage aléatoire des ordures, infrastructures défaillantes- depuis la dissolution des municipalités et leur remplacement par des équipes provisoires.