L’économie tunisienne connait des jours difficiles. Malgré une certaine reprise des exportations depuis le début de l’année, boostées par la reprise des secteurs agricole et agroalimentaire, le déficit commercial de la Tunisie s’est aggravé durant les quatre premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2016, selon un rapport de l’Institut tunisien de la statistique (INS).
Ce déficit a atteint les 5151.4 millions de dinars tunisiens (MD), soit un peu plus de 2 milliards de dollars, contre 4045.1 millions de dinars (1,6 milliards de dollars) durant les quatre premiers mois de l’année passée.
Selon l’INS, ce solde négatif est le résultat du déficit enregistré par la Tunisie avec « certains pays » dont « l’Italie (-784.0 MD), l’Algérie (-69,6MD), la Chine (-1260,3 MD), la Russie (-464.8 MD) et la Turquie (-637,1 MD) », note le rapport.
Dans le même temps, les importations tunisiennes ont augmenté de 13,8% par rapport à la même période de l’année passée. Cette hausse est justifiée par l’augmentation « des importations du secteur de l’énergie de 19.8%, sous l’effet de la hausse » des « achats en pétrole brut (242.5 MD contre 191.3MD) et des produits raffinés (1521.8 MD contre 1282.8 MD) », explique la même source.
L’état d’urgence prolongé
Outre les produits pétroliers, les importations des produits agricoles et alimentaires de base ont « augmenté de 22.1%, du fait de la hausse des achats en blé tendre (175.8 MD contre 101.3 MD), des matières premières et demi produits de 14.6%, des biens d’équipement de 8.0%, des biens de consommation autre qu’alimentaire de 15.0% », ajoute le même rapport.
Par ailleurs, sur le plan sécuritaire, l’état d’urgence, qui est en vigueur depuis un an et demi, a été prolongé d’un mois supplémentaire. Les autorités tunisiennes craignent en effet une recrudescence des attentats terroristes, notamment dans le contexte actuel marqué par des tensions socio-économiques.
La semaine passée, le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, a annoncé avoir ordonné le déploiement de l’armée pour protéger les sites de production de phosphate et les installations gazières et pétrolières du pays après l’éclatement de manifestations, notamment dans les régions du sud.