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Tunisie : le parti islamiste Ennahda présente un candidat de confession juive aux élections municipales

Le parti islamiste tunisien Ennahdha a annoncé le lundi 19 février avoir choisi un candidat de confession juive comme tête de liste lors des prochaines élections municipales du pays prévues le 6 mai prochain, rapporte Francetvinfo.

Le dénommé Simon Salama est à la tête de l’une des 37 listes se présentant dans la ville côtière de Monastir, au Nord-est de la Tunisie. « Je suis né à Monastir, je me présente avec Ennahda, j’entre par la grande porte, ils sont venus me voir dans ma boutique et m’ont ouvert les bras. Ils m’ont mis en tête de liste. Je suis fier de mon choix, 50% des Tunisiens aiment ce parti », a déclaré M. Salama. Estimant qu’Ennahdha était « laïque », le candidat explique avoir choisi de représenter le parti par le fait qu’il ait « choisi ceux qui craignent Dieu ».

« Le choix de présenter la candidature d’un juif tunisien pour les municipales est une preuve que le mouvement est ouvert et ne tient pas compte de l’identité religieuse d’une personne », a expliqué le porte-parole d’Ennahda, Imed Khemiri. « Nos listes sont ouvertes aux indépendants [non encartés, NDLR] dont fait partie Monsieur Simon Slama. Quoi de plus normal? Cela s’inscrit dans le choix qui a été fait, après le 10e congrès du parti (mai 2016, NDLR) de s’ouvrir à tous les Tunisiens et toutes les Tunisiennes », a précisé le porte-parole du parti islamiste.

Cité par la même source, le site Kapitalis voit toutefois dans la candidature de M. Salama « une manœuvre (qui) participe de la stratégie de mensonge et de tromperie que poursuit le parti islamiste ». En outre, le président de l’association El Ghriba, Perez Trabelsi, estime qu’avec cette candidature « Ennahda exploite le judaïsme à des fins politiques ».

La communauté juive regroupe environ un millier de Tunisiens. La Constitution tunisienne stipule que « la Tunisie est un État laïque » qui « garantit la liberté de croyance […] et le libre exercice des cultes ». Pour autant, seul un candidat « de confession musulmane » peut se présenter à l’élection présidentielle, et l’islam est consacré en tant que religion du pays.

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