Des centaines de parents d’élèves se sont rassemblés vendredi dans le centre de Tunis pour protester contre la grève des notes, observée dans la plupart des lycées tunisiens, et pour réclamer la reprise normale des cours dans l’intérêt de leurs enfants.
Affilié à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), un syndicat de l’enseignement secondaire mène depuis des mois un mouvement de protestations pour réclamer notamment une hausse des salaires, des primes, ou encore l’application d’accords conclus avec le gouvernement concernant la mise en œuvre de promotions.
Les mobilisations à répétition des enseignants ont perturbé l’année scolaire, la plupart d’entre eux n’ayant pas organisé d’examens au premier trimestre ni donné de bulletins de notes, pour faire pression sur le gouvernement et obtenir une reprise des négociations avec le syndicat.
« L’avenir de nos enfants est une ligne rouge! », « Yakoubi dégage! », ont notamment scandé des parents d’élèves, en référence à Lassad Yakoubi, secrétaire général du syndicat de l’enseignement secondaire, responsable, selon des manifestants, de la perturbation des cours dans les lycées en Tunisie.
« Des enseignants mettent en péril l’avenir de nos enfants pour des intérêts bien étroits et pour quelques dinars! Quelle honte! », déplore auprès de l’AFP Héla Mejri, 39 ans, mère de deux lycéens.
A l’approche des examens du deuxième trimestre, les parents d’élèves craignent surtout une « année blanche », sans aucune note.
Eux aussi en colère contre le mouvement des enseignants, des lycéens ont organisé ces dernières semaines des manifestations dans plusieurs villes de Tunisie pour réclamer que les cours reprennent normalement.
Depuis la révolution de 2011, le secteur de l’éducation a été perturbé à plusieurs reprises par des mouvements de protestation des enseignants, entraînant parfois la suspension de cours.
La Tunisie est minée par des conflits sociaux et des grèves depuis la révolution, qui avait été largement motivée par la pauvreté.