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Tunisie : plusieurs plages risquent de disparaître

Sur la côte tunisienne, l’un des principaux atouts touristiques du pays, l’érosion côtière s’accélère, menaçant plusieurs plages de disparition. La célèbre station balnéaire Hammamet est la zone la plus touchée par ce phénomène inquiétant.

Durant les dernières décennies, l’érosion côtière a contribué à la perte de 24 000 mètres carrés de plage à Hammamet, indique un rapport de la Banque mondiale. Le rapport révèle la disparition de 3 à 8 mètres de plage par an entre 2006 et 2019.

Selon l’Association d’éducation relative à l’environnement (AERE), citée mardi 23 juillet par AFP, cet effacement « spectaculaire » du trait côtier a atteint un nouveau palier de « destruction » ces deux dernières années. L’accélération de l’érosion côtière est le résultat d’une urbanisation anarchique et du changement climatique.

15 000 m³ de sable ont été injectés dans une seule plage de Hammamet en juin

De manière générale, l’érosion de l’ensemble du littoral tunisien avance avec une perte moyenne de 1,5 m de côte par an. Le phénomène a déjà englouti une longueur de 90 km de plage. De plus, 190 km supplémentaires sont à risque sur les 570 km de l’ensemble du littoral sablonneux, indique encore la dépêche de l’AFP, reprise par de nombreux médias.

Avant le pic de la saison, les autorités tunisiennes, par le biais de l’Agence de protection et d’aménagement du littoral (APAL), ont mené une vaste opération de rechargement en sable sur la plage du centre-ville de Hammamet.

Tout au long du mois de juillet, 15 000 m³ de sable (750 camions) ont été déplacés de carrières de la région semi-désertique de Kairouan vers cette plage, un haut lieu de la célèbre station balnéaire méditerranéenne.

L’opération d’injection du sable blanc dans la plage de Hammamet s’avère utile sur le plan esthétique et économique, mais « ce n’est pas une solution durable », estime Chiheb Ben Fredj, secrétaire général de l’AERE.

Une opération coûteuse d’environ un million d’euros

Les autorités locales devront mettre en place d’autres aménagements tels que des digues ou des structures pour retenir le sable sur plusieurs kilomètres. Ce genre d’aménagement a permis de reconstituer et de stabiliser des dunes sur de nombreuses plages du pays, selon l’association.

Sans cet aménagement, le sable injecté dans les plages de Hammamet sera avalé par la mer en quelques jours, voire moins en cas d’une tempête.

Ces interventions de rechargement en sable, menées sur trois plages à Hammamet, Monastir et Sfax, ont coûté à la Tunisie un budget de 3,9 millions de dinars (soit environ un million d’euros) cette année.

Les raisons derrière ce phénomène sont liées, du point de vue des principaux intervenants, à l’activité humaine, avec une urbanisation incontrôlée. Le réchauffement climatique qui provoque des tempêtes plus violentes et une élévation du niveau de la mer en est aussi pour quelque chose.

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