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Tunisie : troubles nocturnes dans le sud frontalier de la Libye

Des heurts entre habitants et forces de l’ordre se sont produits pour la deuxième nuit consécutive à Ben Guerdane, dans le sud de la Tunisie, près du poste-frontière avec la Libye fermé depuis plus d’un mois, a-t-on appris mercredi de source officielle.

Au cours des nuits de lundi et mardi, des dizaines d’habitants ont incendié des pneus et jeté des pierres sur des membres des forces de sécurité pour protester contre cette fermeture qui affecte leurs activités transfrontalières, a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur tunisien, Sofiène Zaag.

Pour disperser les protestataires, qui ont “attaqué” le principal poste de police de Ben Guerdane, des policiers ont fait usage de gaz lacrymogène, a-t-il ajouté. Le chef du poste de police a été blessé à la tête par une pierre, selon la même source, qui n’a pas fait état de victime parmi les manifestants.

Ceux-ci sont des petits commerçants affectés par la fermeture depuis un mois et demi du principal poste frontalier tuniso-libyen de Ras Jedir, a encore précisé M. Zaag, en imputant la fermeture aux autorités locales libyennes.

Interrogé, un responsable sécuritaire libyen a pour sa part indiqué que la décision avait été prise par le gouvernement d’union à Tripoli (GNA), mais il a rejeté la responsabilité sur les habitants de Ben Guerdane.

Ces habitants contestent “une décision qui leur interdit de transporter des marchandises de Libye vers la Tunisie”, a-t-il déclaré.

“Ils veulent qu’on leur permette de reprendre leurs activités illégales de contrebande” et la frontière a été fermée après “l’agression de voyageurs libyens” dans cette zone, a accusé ce responsable.

Le poste rouvrira dès que Tripoli aura reçu “un engagement tunisien sur la sécurité des Libyens”, a-t-il conclu.

Hafedh Sassi, le maire de la ville libyenne de Zouara –dont les autorités contrôlent le poste-frontière en question– a dit à l’AFP s’être entretenu il y a deux semaines avec son homologue de Ben Guerdane “des difficultés empêchant la reprise de l’activité à Ras Jedir”, et évoqué une autre réunion “dans les prochains jours”.

Le sud-est de la Tunisie, dont une partie de la population estime être délaissée par le pouvoir central, vit essentiellement du trafic transfrontalier avec la Libye, y compris de contrebande.

Ces dernières années, cette région a connu des tensions à maintes reprises en raison de la fermeture de Ras Jedir côté libyen.

Les autorités tunisiennes font valoir à chaque fois la difficulté de négocier avec les parties libyennes en raison du chaos politique prévalant dans ce pays.

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