La décision du gouvernement d’instituer une TVA de 19% sur les véhicules montés en Algérie n’est pas du goût de l’opposition. Cette dernière, lors de son examen à la Commission des finances de l’APN, a proposé sa suppression du projet de loi de finance complémentaire pour 2018. Une proposition qui a été rejetée, selon le président de cette commission.
« Nous avons gardé cette taxe parce que nous estimons que l’exonération n’a bénéficié ni à l’État ni aux citoyens », précise Toufik Torche, président de la Commission, dans une déclaration à TSA. Ce dernier estime néanmoins que la décision finale reviendra à l’ensemble des députés lors de la discussion de la loi en plénière : « La commission prendra en considération au final l’avis de la majorité », poursuit-il.
Que reproche exactement l’opposition au gouvernement ? Ahmed Chérrifi député MSP explique, dans une déclaration à TSA, que l’institution de la TVA aura un impact sur « l’investissement et la consommation ». Le recul du gouvernement sur cet avantage accordé dans le cadre de la loi sur l’investissement « va sanctionner en premier lieu le consommateur qui devra payer plus cher sa voiture ».
De son côté, Lakhder Benkhelaf, du parti El Adala, accuse le gouvernement d’opter pour la solution facile. «La liste des avantages accordés aux constructeurs automobiles est longue. Le gouvernement aurait pu revoir son approche au lieu de sanctionner le consommateur qui aura à supporter une augmentation sur les prix des véhicules allant jusqu’à 20% ».
Selon M. Benkhelaf, les représentants du gouvernement ont justifié l’institution de la TVA par le souci de mettre « fin aux dérives de certains constructeurs ». Au sein de notre parti, « nous estimons que le gouvernement est complice dans ces dérives », accuse Benkhelaf. « Il fallait sanctionner les concernés, aller aux bout des enquêtes menées par le ministère de l’Industrie. Au lieu de cela le gouvernement oblige le peuple à payer les frais de ses erreurs », souligne le député.
Le Parti des travailleurs s’est joint à l’avis de l’opposition parlementaire. Pour le député Djeloul Djoudi « la TVA n’est pas imposée aux constructeurs mais bien aux citoyens : les constructeurs bénéficient d’une liste interminable de facilités alors qu’ils ne sont pas producteurs et ne font même pas de l’assemblage ». Le PT proposera lors des débats la révision de la politique des exonérations.