Rien ne semble arrêter le Maroc dans son obsession d’imposer sa vision sur le conflit sahraoui : une « autonomie » dans le cadre de sa « souveraineté ».
Encouragé par la décision de l’ex-président américain, Donald Trump, en contrepartie de la normalisation de ses relations avec Israël, et récemment par le ralliement de la France, le Royaume ne se prive d’aucune arme pour faire avancer sa cause et imposer le fait accompli, y compris l’usage de la violence physique à l’égard des diplomates sahraouis.
C’est ce qui ressort en tout cas d’une vidéo relayée sur les réseaux et montrant des représentants marocains se ruer sur l’ambassadeur sahraoui auprès de l’Union africaine pour l’agresser. La scène s’est déroulée au cours d’une réunion préparatoire des hauts fonctionnaires à la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), un forum international sur le thème du développement sur le continent africain.
Visiblement incommodés et agacés par la présence du diplomate sahraoui à cette réunion, alors que le RASD est un membre à part entière au sein de l’Union africaine, les Marocains n’ont pas trouvé mieux que tenter de l’agresser sous le regard ahuri et consterné des autres représentants des délégations présentes.
Maroc – Sahara occidental : scène hallucinante à Tokyo
« Une bande de voyous », entend-on dans la vidéo. « Honte à vous », lance un diplomate. « À ce point-là ? », s’indigne une voix féminine. Devant le spectacle affligeant offert par la délégation marocaine, l’ambassadeur japonais, dont le pays, parrain du forum créé en 1993, n’a pas dissimulé son indignation en rappelant que les différends politiques ne se règlent pas par la violence.
Les travaux n’ont pu continuer qu’une fois que la délégation marocaine ait quitté la salle. Si elle a pu perturber un temps les travaux, elle n’a pas pour autant réussi à empêcher la présence du diplomate sahraoui auquel beaucoup de représentants ont apporté leur soutien.
Il faut dire que le Maroc est familier de ces coups d’éclats contre la présence des sahraouis à certaines réunions internationales. En 2016, une délégation du royaume a quitté la salle d’un forum Afrique-Monde arabe à Malabo pour protester contre la présence sahraouie. Mais, il semble que c’est la première fois que les représentants de Sa Majesté recourent à l’agression physique pour faire entendre leur cause. Une attitude qui cache difficilement un désarroi.
