Le Collectif de la société civile algérienne pour une transition démocratique et pacifique a, au terme d’une réunion qui s’est tenue le samedi 27 avril, appelé à « l’ouverture d’une transition politique pour construire de nouvelles institutions ».
Constatant que « l’intérim constitutionnel instauré le 2 avril dernier sous l’impulsion de l’état-major de l’ANP est un processus mort-né », le collectif affirme qu’« il ne peut y avoir d’élections présidentielles le 4 juillet prochain » et que « la sortie du cadre prétendu de la Constitution s’impose naturellement pour aller à la rencontre des nouveaux acteurs de la scène publique algérienne depuis la libération des initiatives populaire le 22 février dernier ».
Dans une déclaration signée par 28 « associations, collectifs, syndicats et dynamiques », dont la LADDH, la LADH, RAJ, SOS Disparus, Réseau Wassila, Tharwa Fadhma N’Soumer ou encore, le SNPSSP, le collectif déplore « l’absence de volonté politique du pouvoir pour donner une issue à la revendication populaire de changement radical du système ». Il appelle à « l’ouverture d’un dialogue entre le pouvoir politique et l’ensemble des acteurs qui dans la société civile et la classe politique se tiennent de différentes manières dans le mouvement populaire ». Un dialogue qui « dégagera la feuille de route finale de la transition, sa durée et l’identité de ses animateurs à la mesure de l’incarnation de l’Etat ».
« Les participants à la première rencontre nationale des organisations de la société civile participeront de toute leur énergie à l’émergence d’un point de vue populaire fort dans la transition à laquelle ils appellent pour aller vers une nouvelle république », affirment les membres du collectif. Ils disent travailler « à la convergence de toutes les dynamiques syndicales, citoyennes et politiques qui œuvrent pour ce même objectif. La rencontre se tient prête à fusionner avec les initiatives les plus proches ». Une « conférence nationale de la société civile algérienne ouverte », sera organisée à cet effet « dans les meilleurs délais », annonce le collectif.
Les 28 syndicats, associations et collectifs dénoncent dans leur déclaration commune « le recours toujours renouvelé à la répression contre la population ». « Les interpellations de citoyens se poursuivent dès que le rapport de force est en faveur des forces de police, les violences policières comme cela s’est passé à la place Audin le vendredi 05 avril visent à diffuser la peur. Le blocage systématique de l’accès à Alger se renforce les vendredis et les détenus d’opinion d’avant le 22 février, à l’exemple de Hadj Ghermoul, n’ont pas été libérés », dénoncent-ils.
Le collectif appelle à « la levée immédiate des lois liberticides » et constate que « le dispositif répressif des libertés de l’ère Bouteflika est resté tel quel. Les droits de réunions, de manifestations, d’associations sont toujours spoliés pour les citoyens qui démontrent par centaines de milliers leur volonté d’agir, de s’organiser pour changer l’Algérie par leur participation à la vie publique ».