Politique

Un collectif lance un appel au peuple algérien à « serrer les rangs »

Un collectif comptant des personnalités, des cadres issus de différents secteurs et des citoyens, ont lancé dans une pétition, un “appel solennel” au peuple algérien à “serrer les rangs”, à se “rassembler autour de l’Etat national, de son unité et sa souveraineté” et à se dresser contre toute démarche qui menace la pérennité et la stabilité de l’Algérie.

“Notre pays traverse une crise multidimensionnelle, elle est sociale, économique, sanitaire et hautement sécuritaire. Les agressions incessantes contre notre État national, ses institutions, ses symboles, son intégrité territoriale, se multiplient et sont incessamment alimentées de l’intérieur comme de l’extérieur”, préviennent les signataires de la pétition, en tête Djamila Boupacha, ancienne combattante de la Révolution algérienne et ancienne condamnée à mort, selon l’agence officielle.

“Aujourd’hui, l’Algérie a besoin de tous ses enfants. Notre pays, notre hymne, notre drapeau, nos institutions, notre armée, nos constantes nationales, qui sont le ciment de tous les Algériens et de toutes les Algériennes sont menacés”, ont-ils mis en garde, appelant le peuple algérien à “se rassembler autour de l’Etat national, de son unité et sa souveraineté”.

“Nos ennemis d’hier et d’aujourd’hui n’ont pas abandonné leur projet de plonger notre pays dans le chaos. Ils ont réussi à le faire dans des pays voisins au nom d’une démocratie fallacieuse cachant leurs véritables desseins de les asservir. (…) Bien que vaincu, le terrorisme est toujours menaçant et les frontières du territoire national font l’objet d’une pression de tous les instants, si ce n’est la vigilance de notre Armée nationale et populaire”, ont encore mis en garde les signataires.

“Nous, Algériens, signataires de cet appel, refusons le scénario dont ont été victimes la Syrie ou la Libye au profit des ambitions démesurées de ceux qui voudraient utiliser le peuple comme marchepied pour se placer aux commandes de l’Etat algérien. Nous, algériens signataires de cet appel, sommes conscients des dangers qui pèsent sur notre pays, sur sa souveraineté, sa paix, et des conséquences de toute tentative d’ingérence étrangère dans nos affaires internes qui n’ont pour unique objectif que la déstabilisation de notre Etat”, ajoute le texte.

Les signataires de l’appel ont lancé “un appel solennel à tous les compatriotes pour serrer les rangs en nous unissant au-delà de nos couleurs politiques, de nos différences sociales et de toutes nos divergences”.

Se disant “conscients que les problèmes existent, que les injustices et les inégalités perdurent, que les privations et les manques défavorisent bien des couches et que notre jeunesse est en droit d’attendre une réelle prise en charge”, ils ont affirmé vouloir “un Etat de droit et de justice, un Etat qui garantit à tous l’accession à une citoyenneté pleine et entière”.

Les signataires ont exprimé leur conviction que ces objectifs ne seront pas atteints par ‘”les ruptures brutales, les provocations, les appels à des forces étrangères et par le rejet systématique de toute solution qui viendrait à travers des propositions clairement formulées et des programmes qui répondent aux besoins de notre peuple et par l’organisation de scrutins impartiaux qui lui permettront d’exprimer librement sa volonté et d’élire ses représentants”.

“La situation du pays interdit à tout un chacun de faire des calculs et de camper sur ses intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général”, ont-ils affirmé.

“(…) après avoir subi une déconstruction massive par un régime politique machiavélique, despotique, corrompu et destructeur qui l’a fragilisé, la reconstruction du pays s’avère ardue et les réformes exigent du temps et de la patience”, ont-ils observé.

Les signataires ont ajouté que “la révolution populaire du 22 février 2019 avait réussi à unir tous les Algériens comme à l’appel du 1er novembre 1954 ou encore durant les sombres années quatre-vingt-dix, prouvant encore une fois que l’appel du pays n’est pas un vain slogan”.

Parmi les premiers signataires de la pétition (plus de 350) figurent entre-autres Nassira Belloula, journaliste et écrivaine, Atika Boutaleb, militante politique et conseillère en communication, Aicha Bouabaci, universitaire et écrivaine, Fatiha Benabbou, constitutionnaliste et professeur de Droit, Ahmed Bensaada, auteur et essayiste, Abdelghani Megherbi, docteur d’Etat en Lettres, en Sciences humaines et en Philosophie, Mohamed Bouhamidi, professeur de Philosophie et écrivain, Ahmed Ben Naoum, chercheur universitaire et anthropologue.

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