Le gouvernement s’achemine à remettre sur la table les dossiers liés au contentieux mémoriels avec la France coloniale.
« Le dossier des massacres du 8 Mai 1945 est sur la table du Parlement et fera l’objet d’un débat dans le cadre de la nouvelle république (…) », a déclaré ce vendredi à Radio Algérie Multimédia (RAM), le directeur général des archives nationales, Abdelmadjid Chikhi.
« Le dossier des massacres du 8 Mai 1945 constitue un des dossiers sur lequel on ne peut tergiverser et dont l’aboutissement à une bonne issue permettra de répondre aux revendications soulevées à propos de la mémoire nationale », a-t-il dit.
M. Chikhi, également conseiller du président Abdelmadjid Tebboune, parle de nombreux dossiers devenus « un véritable écueil qui empêche le développement des relations, entre l’Algérie et la France, cela constitue la cause des échecs successifs dans l’instauration de bonnes relations entre les deux pays ».
Il cite le dossier épineux « des crânes des martyrs qui ne sont pas restitués, jusque-là, à l’Algérie, à cause de la législation française qui ne cesse d’empêcher cette restitution, bien qu’un accord en ce sens a été convenu ». Il cite aussi « le dossier des essais nucléaires dans le Sud algérien, ainsi que celui des disparus ».
« Ces dossiers vont connaître un traitement avec un rythme soutenu, après la crise sanitaire du Coronavirus, d’autant que les déclarations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, marquent une volonté politique pour que les dossiers liés à la mémoire connaissent un aboutissement », assure-t-il.
En visite en février 2017 en Algérie dans le cadre de la campagne électoral pour la présidentielle française, le président Emanuel Macron avait concédé que le « colonialisme était un crime contre l’humanité » avant de faire quelques gestes plus tard, dont l’engagement pour la restitution des crânes et la reconnaissance de la mort en 1957 du militant algérien Maurice Audin « sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France ».
Pour sa part, le gouvernement algérien a bloqué en 2010, pour des considérations « juridiques et diplomatiques », un projet de loi criminalisant le colonialisme initié par un groupe de députés du FLN.