Politique

Un conseiller de Tebboune qualifie les propos de Macron de « croassement »

Un mois après les propos très controversés du président français Emmanuel Macron à l’égard de l’Algérie, ce n’est toujours pas vraiment l’apaisement entre les deux pays.

D’autant plus que, entre-temps, d’autres événements sont venus enfoncer le clou, comme la réception d’activistes et d’opposants algériens à l’Assemblée nationale française, ou encore la polémique suscitée en Algérie par la diffusion par l’Agence France presse (AFP) d’un reportage sur le phénomène de la migration clandestine des Algériens.

Cette semaine, les deux chambres du parlement algérien ont organisé des conférences destinées à répondre à l’assemblée française et dénoncer ce qui est qualifié de « guerre par procuration » à l’égard de l’Algérie.

Celle organisée mercredi 27 octobre par le Conseil de la nation (chambre haute) a vu l’intervention de Abdelmadjid Chikhi, conseiller du président de la République, chargé des archives et de la Mémoire nationale.

M. Chikhi est celui qui a été désigné par le président Tebboune pour mener du côté algérien le « travail de mémoire » convenu avec Emmanuel Macron qui a confié la même tâche à l’historien spécialiste de l’Algérie Benjamin Stora.

Abdelmadjid Chikhi s’est donc exprimé en tant qu’expert et officiel directement concerné par le dossier du litige mémoriel algéro-français. D’emblée, il a qualifié les propos du président français, sans le citer, de « croassement ».

« Beaucoup de croassement »

 « Ces jours-ci, il y a eu beaucoup de croassement de l’autre partie, disant que nous ne sommes pas une nation et nous ne sommes pas un État, comme si on était une bulle apparue soudainement sur terre. C’est comme si Dieu, en créant la Terre, avait laissé un endroit sombre, inconnu, dont personne ne connaît les origines ni le devenir », a déclaré le conseiller du chef de l’Etat.

Le 30 septembre, au cours d’une rencontre avec des jeunes qu’il a présentés comme « les petits-enfants de la guerre d’Algérie », le président Emmanuel Macron a remis en cause l’existence de l’Algérie en tant que nation avant sa colonisation par la France en 1830.

M. Chikhi a rappelé que la réponse à la négation de la nation algérienne avait été donnée devant le parlement français en 1947 déjà par quatre dirigeants du mouvement national, dont Lamine Debaghine et Mohamed Khider.

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