Un réfugié et une demandeuse d’asile syriens se sont mariés sur l’île grecque de Lesbos, établissant un précédent pour le droit des réfugiés à fonder une famille, a-t-on appris mardi auprès du Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU.
Mahmoud, 23 ans et Amani, 21 ans, s’étaient dans un premier temps heurtés au refus des autorités municipales, qui réclamaient à la jeune demandeuse d’asile un certificat de célibat et son acte de naissance, perdu en fuyant son pays.
Le couple s’était rencontré en 2016 dans le camp de Kara Tepe de Lesbos, alors première porte d’entrée en Europe du flux de réfugiés. Ils avaient scellé leur union avec un mariage traditionnel un an plus tard.
Contestant le refus officiel, l’organisation internationale HIAS de défense des réfugiés s’est emparée de l’affaire en fondant la défense de la jeune fille sur son droit constitutionnel à fonder une famille.
En juillet, le tribunal local a donné gain de cause au couple, statuant que l’absence des documents requis n’était pas une raison pour empêcher le mariage.
“C’est la première fois qu’une telle décision est rendue en faveur d’un demandeur d’asile depuis le début en 2015” de l’exode moyen-oriental vers l’Europe, a-t-on relevé au HCR.
“Cette décision est la reconnaissance du droit constitutionnel de tout être humain vivant sur le territoire grec d’établir une famille, en accord avec la Convention européenne des droits de l’Homme“, s’est pour sa part félicité dans un communiqué Vassilis Kerasiotis, qui dirige la branche grecque de HIAS.
Selon lui, la décision du tribunal ouvre la voie à une reconnaissance d’autres droits sociaux pour les demandeurs d’asile en Grèce.