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Un début de ramadan « calme » en Algérie

Un début de ramadan « calme » en Algérie

Le mois de ramadan de cette année 2023 était particulièrement appréhendé en Algérie, à cause des pénuries et de la hausse des prix des produits alimentaires qui ont commencé plus tôt que prévu.

Mais la flambée et les graves pénuries redoutées n’ont pas eu lieu, du moins dans la première semaine du mois sacré.

L’Algérie fait face depuis plusieurs mois à une forte inflation induite par la chute de la valeur de sa monnaie et les retombées de la guerre en Ukraine qui a fait flamber les prix des produits alimentaires sur les marchés mondiaux.

Les chiffres officiels de l’année 2022 font état d’un taux d’inflation de 9,2 %. Quasiment tous les produits alimentaires sont concernés par la forte hausse, hormis les produits de base qui sont touchés par les subventions publiques (pain, farine, lait, huiles et sucres).

Néanmoins, même si leurs prix n’ont pas augmenté, plusieurs de ces produits sont régulièrement touchés par les pénuries ou des tensions.

À l’approche du mois de ramadan, une nouvelle pénurie d’huile de table et de semoule a été enregistrée, faisant redouter le pire avec le début de la période de jeûne où la demande augmente sur ces deux produits.

Les appréhensions concernaient aussi la disponibilité du lait subventionné, de la semoule et les prix des fruits et légumes qui connaissent habituellement une flambée à l’occasion du mois de ramadan, ainsi que les viandes rouges et blanches.

Le constat qui peut être fait après une semaine de jeûne est que toutes les prévisions alarmistes ne se sont pas concrétisées.

Au contraire, cela fait plusieurs mois que l’huile de table et la semoule ne sont pas disponibles dans les commerces algériens comme elles le sont en ce début du mois de ramadan 2023.

La disponibilité de l’huile de table notamment s’explique par les efforts des producteurs qui ont augmenté les quantités mises sur le marché et des autorités qui ont maintenu le cap de la lutte contre la spéculation.

Les récentes condamnations de spéculateurs à de très lourdes peines de prison, allant jusqu’à la perpétuité, a sans doute contribué à atténuer le phénomène. Aussi, la frénésie d’achat qui aggrave d’habitude les pénuries n’a pas eu lieu puisque les citoyens ont constaté de visu que tout est disponible.

Ramadan en Algérie : les pénuries et la flambée des prix n’ont pas eu lieu

Pour les légumes, les prix n’ont pas augmenté bien qu’ils soient très demandés pendant le Ramadan. La pomme de terre, qui a connu ces derniers mois plusieurs épisodes de flambée, se vend ces jours-ci à un prix très acceptable, tandis que la courgette et la tomate sont moins chères qu’il y a quelques semaines.

Les fruits sont certes inaccessibles pour les revenus modestes, mais leur flambée n’a rien de conjoncturel, cela fait plusieurs mois qu’ils sont hors de prix.

Les prix des viandes blanches aussi sont restés élevés, mais cela n’a rien de nouveau ces derniers mois. La nouveauté concernant les viandes rouges c’est l’entrée sur le marché de grandes quantités de viande importée du Brésil et d’autres pays, vendue au prix réglementé de 1200 dinars.

C’est nettement moins chèr que la viande locale vendue depuis plusieurs semaines entre 1700 et 2500 dinars, mais l’opération ne semble pas suffisante pour influer sensiblement sur les prix aux niveaux des boucheries.

La viande importée par l’Algérie est vendue au niveau de certains points de vente dédiés et des boucheries conventionnées. Des couacs ont été même enregistrés, avec certains bouchers qui revendent la viande importée à des prix très au-delà du seuil fixé par les autorités.

Quoi que l’on dise, là encore, les prix des viandes ne sont pas allés au-delà des seuils déjà vus avant le Ramadan.

En somme, le Ramadan exceptionnellement difficile prédit pour les Algériens n’a pas eu lieu. Les hautes autorités du pays ont pris au sérieux la menace d’un Ramadan difficile et ont multiplié les mesures.

L’approvisionnement du marché pendant le mois sacré a été discuté plus d’une fois en Conseil des ministres et même le ministre du Commerce Kamel Rezig, très critiqué pour sa gestion du secteur, a été remplacé à quelques jours du début du Ramadan, par Tayeb Zitouni, qui a pris la décision de demander aux producteurs de l’huile de table d’augmenter la production pour inonder le marché.

Même si elles sont insuffisantes face à l’ampleur de l’inflation, de l’aveu même des autorités, les augmentations des salaires, des pensions de retraite et de l’allocation chômage ont pris effet avant le Ramadan, ainsi que la prime du couffin allouée aux familles nécessiteuses.

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