Le ministre du Commerce, Kamel Rezig, s’est fait cueillir à froid par un parlementaire, lundi lors d’une séance plénière à l’Assemblée nationale et consacrée à l’examen du projet de Loi de finances 2022.
« Chaque fois que vous touchez à un produit, son prix grimpe », a lancé le député indépendant, Kada Nedjadi, à l’adresse du ministre du Commerce, déclenchant des applaudissements et des rires dans les travées de l’APN.
En face, Kamel Rezig esquisse un sourire gêné. Plus sérieusement, le député a donné l’exemple du lait en sachet.
| Lire aussi : Inflation : la hausse des prix est-elle une fatalité pour l’Algérie ?
« Le lait en sachet sorti d’usine coûte 23,40 DA. Vous imposez au distributeur 0,90 DA (marge de bénéfice) pour un litre. Sachant qu’un camion transporte 4.000 litres, un calcul permet de faire ressortir que le distributeur gagne 3 600 DA. Avec toutes les charges dont il doit s’acquitter, il est impossible que le prix du sachet de lait demeure à 25 DA. Même à 40 DA vous n’en trouverez pas », a expliqué le député.
Il a aussi déploré que la cherté touche le rond à béton destiné. « Il coûte 12 000 DA le quintal. C’est grave, il coûtait 6 000 DA/quintal il y a deux ans », a lancé le député.
Ce dernier a également déploré que l’Algérien ne consomme que 4 kg de poissons annuellement alors que la moyenne mondiale est de 20 Kg. Le parlementaire a appelé à encourager l’aquaculture qui génère, selon le parlementaire, 250 milliards de dollars de gains dans le monde, ajoutant que 46% de la ressource halieutique mondiale provient de cette activité.
« À 19 ans, un jeune est encore à utiliser l’application TikTok”
Commentant le projet de Loi de finances 2022, le député indépendant a signifié son rejet de l’article instituant une TVA de 9% sur le sucre.
« Cette hausse, nous la rejetons, car une augmentation du prix du sucre aura des conséquences sur tous les produits qui sont fabriqués à base de ce produit », a-t-il argué. Le parlementaire a dénoncé l’article qui prévoit une augmentation des impôts pour les agriculteurs. « Pourquoi ne pas taxer plus les boissons alcoolisées et le tabac ? Pourquoi augmenter le prix du sucre ? », s’est-il demandé.
Le député Nedjadi a émis des réserves sur l’âge minimum et maximum fixé pour l’allocation-chômage que le gouvernement prévoit d’instituer en faveur des 19-40 ans.
« À 19 ans, un jeune est encore à utiliser l’application TikTok. Si on lui donne 10.000 DA, il ne travaillera plus », a fustigé Kada Nedjadi. Pour lui, le gouvernement gagnerait à élargir l’allocation-chômage au-delà des chômeurs âgés de 40 ans. « Comment va faire un père de famille (chômeur) de 42 ans? Et l’on nous parle de donner une allocation pour un jeune de 19 ans ? », s’est-il exclamé.