Politique

Un député accuse Djerad d’être en campagne présidentielle anticipée (Vidéo)

C’est ce qu’on appelle provoquer le contraire de l’effet escompté. La visite de Abdelaziz Djerad dans la wilaya de Médéa, dimanche 20 décembre, n’en finit pas de faire parler, allant jusqu’à être soulevée sous l’hémicycle de l’APN et valoir au Premier ministre de graves accusations de la part d’un député.

Sur les réseaux sociaux, les énormes embouteillages causés par la fermeture d’axes routiers pour permettre au cortège officiel de se déplacer entre les points au programme de la visite, avaient éclipsé les inaugurations effectuées, même celle très attendue de l’autoroute de la Chiffa.

Beaucoup avaient crié au retour des « anciennes pratiques » qui veulent que la vie s’arrête à chaque visite d’un responsable de haut rang.

VIDÉO. Le discours intégral du député 

Le député de la wilaya de Batna, Hakim Berri, a dénoncé en plénière le calvaire infligé à la population, estimant même que ces sorties répétées du Premier ministre dans les wilayas cachent mal ses ambitions.

« La fermeture de la route pour les citoyens et les malades appartient aux pratiques du passé. On ressasse les slogans, le changement et l’Algérie nouvelle et on continue avec les anciennes pratiques. Rien n’a changé, au contraire, les choses ont empiré », a dénoncé le parlementaire, avant de s’adresser directement au président de la République, en convalescence en Allemagne où il a été évacué il près de deux mois pour des soins, pour le mettre en garde contre les ambitions de son Premier ministre.

« Campagne présidentielle anticipée »

« La situation se dégrade de jour en jour, notamment durant votre absence que votre Premier ministre a mise à profit pour entamer visiblement une campagne présidentielle anticipée, avec l’aide de votre proche entourage », dénonce-t-il.

« Alors que l’Algérie vit une situation financière et économique délicate avec des problèmes aux frontières, le gouvernement ne réagit pas et le Premier ministre se contente d’adresser des condoléances et des félicitations sur sa page Facebook officielle. Il n’a même pas pris la peine de vous souhaiter un prompt rétablissement », fait remarquer Hakim Berri.

Et à celui-ci de proposer au chef de l’État de procéder à un remaniement gouvernemental dès son retour au pays et de ne plus prendre « l’allégeance » comme critère dans les nominations, mais « la compétence et l’intégrité ».

Le député décrit une situation sociale et économique grave et met en cause le climat de suspicion qui tétanise les cadres.

« Tout est à l’arrêt et vous devez prendre des mesures urgentes. Pas d’investissements, pas de nouveaux emplois. J’attends de vous, M. le président, de décriminaliser l’acte de gestion. Le responsable qui n’a pas de garanties et de protection légale, a peur de signer et de prendre l’initiative, ce qui freine le développement local. Il faut encourager les cadres de l’État, pris entre le marteau des poursuites et l’enclume du blocage des projets », préconise le député.

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