International

Un député franco-marocain du parti de Macron frappe violemment un responsable socialiste

Que des députés s’invectivent et se balancent des objets à la figure pendant les débats, cela fait partie des joutes démocratiques là où elles s’exercent. Mais qu’un responsable politique se retrouve en soins intensifs à l’hôpital c’est exceptionnel. C’est  pourtant bien ce qui est arrivé en France, à un cadre du Parti socialiste à  la suite d’une dispute avec un député de la République En Marche, dans le 5e arrondissement de Paris.

Boris Faure est le premier secrétaire de la fédération PS des Français de l’étranger. Il a été agressé par le député franco-marocain M’jid El Guerrab, un ancien du PS avec lequel les relations étaient devenues électriques. Boris Faure, est en “soins intensifs“. Après son admission à l’hôpital mercredi, l’état général de M. Faure “s’est rapidement dégradé” et il a “dû être opéré en urgence“, a alerté sa famille.

Les médecins ne se prononcent pas à ce stade sur les suites pour son état de santé” et “il est aujourd’hui en soins intensifs et reste sous surveillance“.

M’Jid El Guerrab a été élu quand la Franco-algérienne Leïla Aichi s’est vu retirer son investiture suite à une pression du Maroc qui l’accuse de soutien au Front Polisario.

Que s’est-il passé pour en arriver à une suite aussi imprévisible ? L’agresseur a asséné des coups de casque de moto à la victime, l’envoyant en pleine rue, la tête en sang. Il dit s’être défendu et avoir réagi à une insulte raciste, après avoir été traité de “sale arabe“.

Un témoin cité par Marianne affirme que le sort de la victime aurait pu être plus dramatique sans une intervention d’agents de sécurité. “Il avait de la haine dans les yeux, il se serait acharné“. “Si on ne l’avait pas arrêté il aurait continué à le tabasser“, confirme un vigile.

“Je m’excuse pour la violence du geste. Et d’ailleurs, je condamne toute forme de violence car en dépit des paroles et insultes proférées, la violence n’est jamais la réaction appropriée (…) Je regrette d’avoir cédé à la provocation”, s’est-il ensuite justifié. “Je n’ai jamais agressé de mon propre fait M. Faure. Je me suis défendu après qu’il m’a attrapé le poignet, pour qu’il le lâche. La seule chose que je tenais était mon casque de moto“, a-t-il précisé ensuite.

Un de ses proches renchérit : “Boris Faure l’a empoigné par le bras, l’a traité d’imposteur, de communautariste de merde, de sale arabe”.

Une “accusation surréaliste“, selon Gabriel Richard-Molard, un cadre de la Fédération des Français de l’étranger. “Certains se croient autorisés à attribuer à Boris Faure (…) lors de l’altercation des visées ou des propos racistes. Pour ceux qui le connaissent, ces allégations (…) sont risibles et insultantes“, souligne aussi la famille.

Les deux hommes nourrissent un vif contentieux politique depuis les élections législatives de mai dernier. En se retrouvant ce matin dans la rue, ils ont eu un échange qui a vite dérapé. La victime entend déposer plainte pour agression“.

Le Parti socialiste et La République En Marche ont “condamné” les “actes de violence” commis par M. El Guerrab.

Si les circonstances restent encore à éclaircir, il semble établi que notre camarade a reçu des coups, notamment de casque de scooter, d’une violence telle que les pompiers ont été contraints de le transporter en urgence à l’hôpital où il a dû subir une opération chirurgicale. Le Parti socialiste condamne avec la plus grande fermeté cette agression“, écrit le PS dans un communiqué.

La République En Marche condamne les actes de violence commis à l’encontre de Boris Faure (…) Si les circonstances de cette altercation doivent encore être précisées, aucun comportement ne saurait justifier des actes de violence“, ajoute-t-il.

 

Les plus lus