Économie

Un entrepreneur franco-algérien dénonce la « diaspora bashing » en Algérie

Les membres de la diaspora algérienne sont de plus en plus nombreux à lancer des projets dans leur pays d’origine. Les autorités leur apportent toutes les facilités et les success stories se multiplient.

Mais il y en a ceux qui se plaignent d’un certain rejet. C’est le cas de cet investisseur franco-algérien qui a témoigné sur les réseaux sociaux que, depuis qu’il a décidé de lancer une affaire en Algérie, il est victime d’ « attaques » et d’ « insultes ».

« Diaspora bashing » en Algérie

« Je prends la parole après des années de silence face à une vague de haine que je n’aurais jamais imaginé recevoir en choisissant d’entreprendre dans mon pays d’origine », écrit sur LinkedIn Yacine Moussadek Kaidi.

Cet entrepreneur, spécialisé dans le transport vertical (ascenseurs…), est présent en Algérie depuis 10 ans. Dans son post, il parle carrément de « diaspora bashing » en Algérie.

Le fait d’entreprendre en Algérie « dérange certains », écrit-il, faisant état d’ « attaques personnelles, de menaces et de piratages ».

Selon lui, ce sont ceux qui, « par leur mépris, leur jalousie et leur dénigrement public » sur les réseaux sociaux qui « encouragent ces attaques » qui « ne font que nourrir une haine silencieuse ».

L’entrepreneur ne précise pas pourquoi il est attaqué et ce que lui reprochent précisément ses détracteurs, écrivant seulement qu’il est dénigré parce qu’il a décidé d’investir en Algérie et de « parler positivement » du pays.

Diaspora algérienne : condescendance ou jalousie ?

On a toutefois une idée plus précise lorsque l’on scrute certaines réactions à son post. Un internaute, qui s’est senti visé, a apporté des précisions, assurant ne pas faire du « diaspora bashing », tout en assumant en revanche faire du « hautain bashing » et du « je-prend-les-Algériens-pour-des-indigènes-bashing ».

Un autre a confirmé qu’il partage ce constat qui « n’est pas totalement faux », estimant que la « condescendance est à couper au couteau ».

Il s’agit donc de cela ? Les Algériens expatriés qui ont fait le choix de lancer des projets dans leur pays d’origine sont-ils perçus comme « hautains » ou comme des gens venus avec la prétention de tout montrer à leurs compatriotes ?

Ce genre de posts laisse penser que c’est l’avis d’une partie des Algériens. Une partie seulement, car la majorité des réactions expriment une autre perception, très positive, de l’apport des membres de la diaspora.

Beaucoup d’internautes ont mis ces critiques sur le compte de la « jalousie ». « Quand on porte des valeurs et on s’engage, il est inévitable de se heurter à des gens qui ne partagent pas la même vision, même dans son propre pays apparemment », écrit l’un d’entre eux.

« Certains projettent uniquement leurs faiblesses et leurs incompétences sur toi », renchérit un autre.

La plupart des réactions sont, en effet, des messages de bienvenue et d’encouragement pour les membres de la diaspora venus apporter leur contribution au développement du pays.

« Tu es dans ton pays aussi bien en Algérie qu’en France », « l’essentiel et l’objectif, c’est ce que l’on peut faire pour l’Algérie et ses concitoyens. Le reste n’a aucune plus-value », lit-on.

Le professeur algérien Rachid Boutti, président de la chaire « développement durable » de l’UNESCO, est intervenu dans le débat avec cet avis tranché : « Croire dans un avenir meilleur avec l’inclusion de la diaspora maghrébine en Europe (et ailleurs) est un sublime rêve qui finira par se réaliser ».

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