L’ancien secrétaire général de l’Otan Javier Solana a indiqué lundi s’être vu refuser l’autorisation électronique d’entrée aux États-Unis, pour s’être rendu en Iran où il avait participé à la négociation de l’accord sur le nucléaire.
« C’est une décision un peu mesquine », a estimé Javier Solana lors d’un entretien à la chaîne de télévision espagnole Antena 3, expliquant s’être rendu en Iran en 2013 pour la prise de fonctions du président Hassan Rohani.
« J’y suis allé en tant que représentant de tous ceux qui négociaient » l’accord sur le nucléaire, dont s’est retiré le président américain Donald Trump en mai.
« Il faut que des gens se rendent dans les pays les plus compliqués pour poursuivre les négociations. Ce qui me paraît le plus choquant est que ces personnes soient traitées de la même manière que les autres » en termes d’autorisations d’entrée et de sortie, a-t-il souligné.
L’autorisation électronique, qui dispense notamment les ressortissants de l’Union européenne de demander un visa pour des voyages de moins de trois mois aux États-Unis, s’obtient normalement par internet en amont du déplacement.
Mais depuis 2015, les personnes ayant voyagé auparavant en Iran, Irak, Syrie, Soudan, Libye, Somalie ou Yémen ne peuvent plus bénéficier de cette autorisation et doivent déposer une demande de visa. La restriction ne s’applique en principe pas aux fonctionnaires gouvernementaux, mais M. Solana n’occupait pas un tel poste en 2013.
« Ce qu’ils ont (aux États-Unis) c’est un ordinateur avec un algorithme, et s’il sait que tu es allé en Iran dernièrement, il te retire du système (…) Je vais essayer de faire en sorte qu’ils me laissent y aller, j’ai besoin d’y aller car je travaille là-bas, je suis professeur dans plusieurs universités », a souligné M. Solana.
Le socialiste espagnol a été à la tête de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) de 1995 à 1999, puis haut représentant de la Politique extérieure et de sécurité commune européenne jusqu’en 2009.