La sardine, l’huile de table, la pomme de terre, les pâtes alimentaires, la viande blanche, les voitures et de nombreux produits importés ont connu des hausses des prix parfois importantes ces derniers mois en Algérie.
Cette tendance à la hausse n’est pas conjoncturelle, selon le Dr Abdelrahmi Bessaha, spécialiste en macroéconomie et gestion de crises qui anticipe son maintien durant la période 2021-2023.
Ses prévisions se basent sur deux facteurs. Il cite les « aspects structurels, monétaires, extérieurs et réels qui sous-tendent l’évolution des prix en Algérie » et « l’absence de plan de relance solide pour contrer la récession ».
« La tendance prévisionnelle est celle d’une hausse des prix à la consommation entre 2021-2023 », a-t-il dit dans un entretien à l’agence russe Sputniknews, publié ce mardi 23 mars.
Le Dr Bessaha anticipe une « remontée de l’inflation qui devrait se situer entre 5,5 et 6,5% entre 2021 et 2023 », alors que le gouvernement table sur un taux d’inflation de 4,5 % en 2021, 4 % en 2022 et 4,7 % en 2023. Des taux que l’expert algérien trouve « inexplicables ».
L’expert explique qu’« en mars 2020, l’économie algérienne, déjà déséquilibrée par la mauvaise gestion de la crise engendrée par la chute du prix du pétrole en 2014, a subi deux chocs extérieurs violents liés à la pandémie de Covid-19 et au prix bas de l’or noir qui l’avaient plongé dans la récession ».
Pour faire face à cette situation difficile dans laquelle se trouve l’économie algérienne, le Dr Bessaha juge nécessaire « un plan courageux de réformes structurelles de l’économie algérienne en termes de macroéconomie », pour « remettre le pays sur la voie de la croissance, surtout que des marges de manœuvres existent de la taille du PIB potentiel d’environ 500 à 600 milliards de dollars ».