A un mois et demi du début du mondial 2022, le pays organisateur est cité dans un nouveau scandale impliquant un entrepreneur franco-algérien et le président du club français de Paris Saint-Germain, Nasser Al-Khelaifi.
C’est le journal français Libération qui divulgue dans son édition de ce jeudi 29 septembre des faits liés à des menaces de mort, détention et tortures dont se serait rendu coupable l’État gazier du golfe pour soutirer à un individu des documents compromettants pour le président du PSG. Certains de ces documents seraient des preuves de la corruption qui aurait entouré l’octroi du Mondial 2022.
Le quotidien a publié une enquête de trois pages dans laquelle sont racontés les détails de cette affaire qui a eu lieu ces dernières années. Au centre de l’intrigue se trouve un entrepreneur franco-algérien. Tayeb B., 41 ans, est décrit dans l’enquête comme un « entrepreneur frénétique au vaste réseau ».
Agissements « suspects » du Franco-Algérien
Pour résumer, l’individu aurait tenté de faire chanter le président du club parisien, mais le Qatar a procédé à son incarcération et a fini par récupérer les documents qu’il détenait. Ces derniers sont compromettants pour Nasser Al-Khelaifi et son entourage qatari, certains étant liés à l’obtention de l’organisation du Mondial par les Qataris.
L’entrepreneur franco-algérien voulait monnayer ces documents, qualifiés d’ « ultrasensibles », pour obtenir de l’argent ou autre contrepartie, selon la même source.
Le chef d’entreprise franco-algérien, qui possède une quinzaine d’entreprises, réside à Doha depuis 2019 et c’est sur place qu’il a été arrêté et incarcéré début 2020. Les Qataris, indique l’enquête de Libération, voulaient s’assurer que les informations confidentielles qu’il détenait, contenues notamment dans des clés USB, ne puissent pas fuiter.
Tayeb B. a été incarcéré à la prison Salwa Road, où il aurait été mis à l’isolement dans des conditions « inhumaines », selon Libération.
Il aurait été contraint par exemple de s’asseoir sur une chaise et de parler pendant « des dizaines d’heures ». Pendant ce temps, son épouse multipliait les voyages entre l’Algérie et le Qatar, avec comme mission de remettre aux Qataris « une valise rouge », contenant les documents compromettants. Il lui aurait été interdit de contacter la police française.
Conseillée par des responsables politiques (Yamina Benguigui et Rachida Dati), l’épouse de l’entrepreneur franco-algérien a pris contact avec un poids lourd du barreau de Paris. C’est alors que des négociations ont eu lieu avec les avocats d’Al-Khelaifi, aboutissant à la remise, le 1er juillet dernier, de la dernière des trois clés USB réclamées.