De plus en plus d’Algériens de France font le choix de rentrer dans le pays d’origine de leurs parents. Une tendance qui date d’avant les élections européennes et de la forte montée de l’extrême-droite. Elle pourrait s’accélérer si le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen accède au pouvoir le 7 juillet prochain à l’issue des élections législatives.
Bien que les raisons diffèrent, le résultat est le même : un retour au bled et une redécouverte des origines et des traditions. Si certains reviennent en Algérie pour investir ou travailler, d’autres s’y installent simplement parce qu’ils s’y sentent mieux qu’en France.
Sur les réseaux sociaux, un jeune Algérien de France explique les raisons qui l’ont poussé à quitter la France définitivement pour s’installer en Algérie.
Selon lui, il y a « énormément de clichés en Algérie sur la France ». « Beaucoup d’Algériens pensent qu’on vit bien là-bas » mais la réalité de la vie dans l’Hexagone n’est pas toute rose, ajoute-t-il.
France : les gens peinent à joindre les deux bouts
Pour commencer, il y a les contraintes économiques. Cet internaute assure que la majorité des travailleurs en France touchent à peine plus que le SMIC alors que « les loyers coûtent super cher, sans parler de l’électricité et de la nourriture ».
Alors que le SMIC en France tourne autour des 1.400 € par mois, « un loyer va vous coûter en moyenne 800 €, 100 € l’électricité, 100 € l’essence et 200 € la nourriture sans compter l’assurance et les autres frais », calcule ce jeune d’origine algérienne.
Pour appuyer son propos, l’internaute cite une étude publiée par le Nouvel Observateur qui indique que 82 % de la population française active touche à peine plus que le SMIC.
En effet, selon une étude publiée par le site spécialisé Statista ce 24 juin 2024, il y a « de plus en plus de smicard en France ». Plus de 17 % des salariés français du secteur privé, hormis ceux du secteur agricole, soit plus de 3 millions de personnes, étaient au SMIC en 2023, et ce, alors que ce chiffre était de 14,5 % en 2022 et de 12 % en 2021.
Difficile d’être musulman en France
En plus des problèmes financiers, propres à tous les habitants de la France, il y a certains obstacles propres aux musulmans, notamment aux Algériens qui constituent la plus grande communauté d’immigrés en France.
« C’est un calvaire de vivre dans ce genre de pays en tant que musulman », confie l’internaute qui explique que « la loi française se durcit de plus en plus à l’égard de l’Islam et des musulmans ».
« Il y a carrément des parents qui forcent leurs filles à enlever le voile », affirme-t-il, ajoutant que cela s’explique par le fait que « dès qu’on remarque que t’es musulman en France, et bien t’auras moins de chances que les autres (en ce qui concerne le travail notamment) ».
« C’est pour cela que je suis revenu en Algérie ! Ici il n’y a personne qui va te casser la tête pour aller prier et personne qui va te casser la tête parce que tu pries », a-t-il enfin confié.
« En France, t’es constamment l’esclave de l’État »
En plus de la liberté religieuse, cet internaute trouve qu’il y a en Algérie plus de flexibilité fiscale comparé à la France, voire plus d’opportunités et d’atmosphère qui encouragent à monter son propre projet.
« Dès que tu atteins un certain seuil de réussite en France en touchant plus de 5.000 € par mois, les impôts te tombent dessus. Tu auras constamment l’impression d’être l’esclave de l’État ».
« C’est très difficile de vivre en France sauf si tu décides d’avoir une vie médiocre, toucher le SMIC, recevoir les aides de l’État, et ne pas avoir l’ambition de toucher un très gros salaire », affirme-t-il.
Il ajoute : « Si une personne est ambitieuse et religieuse, la France n’est clairement pas le pays à choisir ».
Les Algériens de France face à l’avancée de l’extrême-droite
Tout au long de sa vidéo, cet Algérien de France a montré des interventions de Jordan Bardella, le président du Rassemblement National, dans lesquelles il tient des discours hostiles à l’Islam et aux musulmans, et de manière plus générale, à tous les immigrés indésirables dans l’Hexagone.
« Il y en a beaucoup qui font une distinction entre les Français de France qui sont nés en France et qui ont des ancêtres Français et les Français nés en France mais issus de l’immigration, c’est-à-dire avec des parents d’origine africaine », déplore cet Algérien qui ne regrette visiblement pas d’avoir « quitté la France ».