En Algérie, les coupures de routes par des protestataires sont devenues d’une telle banalité qu’on n’en parle presque pas. Aux quatre coins du pays, des actions de ce genre sont régulièrement signalées.
Le procédé est éculé : on érige des barricades avec des troncs d’arbres, des tas de sable et de pierre ou des pneus en feu et empêche les véhicules de circuler dans les deux sens.
Les motivations qui poussent les citoyens à recourir à de telles actions sont aussi souvent les mêmes : des doléances sociales qui n’ont pas trouvé une oreille attentive auprès des autorités locales. Il arrive aussi que, pour mieux se faire entendre, on scelle carrément l’entrée d’une mairie et d’une daïra.
Mais ce que viennent de faire les habitants d’une localité de Khenchela est tout simplement insolite. C’est du jamais vu. Les travailleurs d’une exploitation agricole de Ouled Rechache ne veulent pas que l’exploitation, qu’ils affirment être leur bien, soit cédée à un privé.
Pour exprimer leur opposition et réclamer l’ouverture d’une enquête, ils ont érigé un mur en briques sur la chaussée, fermant entièrement à la circulation la route nationale N°88 reliant deux wilayas importantes de l’Est du pays, Khenchela et Tébessa.
Selon le journal gouvernemental Echaâb qui rapporte l’information, le wali de Khenchela s’est rendu en personne sur place et a entamé des négociations avec ces protestataires d’un nouveau genre pour les convaincre de démolir leur mur. On aura décidément tout vu.