L’Algérie vient d’émettre un nouveau billet de banque de 2000 dinars sur lequel figure une mention en anglais. Jean-Luc Mélenchon y voit le signe que le Français n’est plus une « langue commune » à la France et l’Algérie. Sur Twitter, le leader de la France Insoumise a exprimé sa « tristesse ».
Le nouveau billet, de 2000 dinars, est émis par la Banque d’Algérie à l’occasion du double événement de la célébration du 68e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale et de la tenue du Sommet arabe à Alger.
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La valeur du billet est transcrite, outre en arabe, dans la langue de Shakespeare : two thousand dinars.
Ces trois mots en anglais ont été mis en bas du billet et en petits caractères, mais c’est suffisant à Mélenchon pour conclure au recul de l’usage de la langue française en Algérie et d’en imputer la responsabilité au président Emmanuel Macron et sa Première ministre Elisabeth Borne.
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« Ceci est un billet algérien. La langue commune ne l’est plus. Tristesse. Macron et Borne ont échoué en tout et pour tout », a écrit l’homme politique de gauche, accompagnant son tweet de l’image du billet en question.
Le débat sur la question linguistique en Algérie est en effet lancé, notamment sur la place du français. Néanmoins, l’inscription en anglais figurant sur le nouveau billet de banque ne peut pas être prise comme un pas vers le remplacement de la langue de Molière par celle de Shakespeare. Pour la simple raison que la langue française ne figurait pas précédemment sur les billets de banque algériens.
« Butin de guerre »
Il ne s’agit donc pas d’un remplacement, mais de l’introduction de l’anglais, dans le sillage de la nouvelle orientation des autorités algériennes tendant à faire un plus grand usage de cette langue.
L’enseignement de l’anglais a été introduit pour la première fois cette année dans le cycle primaire, sans pour autant grignoter sur le volume horaire des cours de français.
En annonçant en juillet dernier l’introduction de l’anglais au primaire dès la rentrée de septembre, le président Abdelmadjid Tebboune a qualifié le français de « butin de guerre », paraphrasant le célèbre écrivain algérien Kateb Yacine. Mais, avait ajouté le président algérien, l’anglais est la langue des « sciences » actuellement.
Le débat sur la place du Français en Algérie a été relancé après le déclenchement du Hirak en 2019 et s’est accentué au cours de la brouille entre l’Algérie et la France à partir de l’automne 2021.
La crise a fini par être dépassée et le président Macron et sa Première ministre se sont rendus en Algérie dans des visites qualifiées de réussies, respectivement en août et octobre derniers. Des visites qui n’auraient, aux yeux de Melenchon, pas permis de sauvegarder la place du français en Algérie, d’où son reproche aux deux hauts responsables d’avoir « échoué ».
Au-delà de la question de la langue, Jean-Luc Mélenchon a souvent critiqué la politique française vis-à-vis de l’Algérie. Récemment, il a suggéré que les deux pays pouvaient se tirer d’affaire mutuellement en échangeant « à des prix hors inflation » le gaz et le blé, objet de tensions mondiales après le déclenchement de la guerre en Ukraine.