Une nouvelle technique de thérapie cellulaire développée simultanément par des laboratoires américains et européens et actuellement en cours d’évaluation en France, est porteuse de grandes promesses pour le traitement de certains types de cancers du sang et, éventuellement, d’autres types de cancers à l’avenir.
La méthode repose sur les lymphocytes T, principales cellules du système immunitaire qui ont pour fonction la détection et la destruction des cellules cancéreuses. Chez le cancéreux, ces cellules T présentent un défaut d’activation provoquant l’apparition et le développement de la maladie. La thérapie par cellules CAR-T repose sur la reprogrammation des cellules T en les dotant d’un récepteur CAR (pour Chimeric antigen receptor) grâce auquel elles peuvent reconnaître les cellules malignes.
Une seule injection suffit
Le protocole du traitement par cellules CAR-T consiste à prélever les cellules immunitaires (T) chez le patient, à les modifier génétiquement en laboratoire pour leur donner la capacité de détecter et détruire les cellules cancéreuses, avant de les réinjecter au patient.
Cette méthode révolutionnaire, en plus de donner de bons résultats avec les cancers du sang réfractaires à la chimiothérapie ou qui ont récidivé, permet d’éviter les traitements habituellement lourds et contraignants pour les patients. Le traitement se fait en une seule et unique injection.
En France, où le traitement est en essais cliniques depuis au moins 2016, plusieurs cas de rémissions de cancers du sang ont été obtenus grâce aux cellules CAR-T.
« On a traité la toute première enfant en juin 2016. Elle va très bien, reprend-il. Autre chose, grâce à une seule injection, les CAR-T évitent des traitements barbares et très lourds », avait déclaré en août dernier, au journal Le Parisien, le Professeur André Baruchel, chef du service d’hématologie de l’hôpital Robert Debré de Paris.
Les résultats obtenus avec cette nouvelle thérapie dépassent de loin ceux obtenus par la chimiothérapie. Dans le traitement des rechutes de leucémie chez l’enfant, des taux de rémission de plus de 80 % ont été obtenus grâce au traitement par cellules CAR-T.
Un coût exorbitant
Mais la grande complexité de la thérapie a rendu son coût exorbitant. Yescarta, un traitement conçu par le laboratoire américain Gilead, et Kymriah, produit par le laboratoire pharmaceutique suisse Novartis ; sont facturés, en France où ils sont actuellement testés, respectivement à 350 000 et 320 000 euros par patient, selon le journal français 20 minutes.
Ces coûts sont néanmoins temporaires puisque leur tarif final sera négocié entre l’État français et les laboratoires à la fin de cette année.
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