Encore des images insoutenables qui viennent de Palestine. Un homme est tué en pleine rue, de sang-froid et à bout portant, par un soldat israélien. La scène est filmée et largement partagée sur les réseaux sociaux.
Jusqu’où ira la banalisation des crimes commis sur la population civile palestinienne par l’armée d’occupation ? C’est la question que tout le monde de pose après la vue des images incroyables du meurtre commis vendredi dans le quartier de Hawarra, à Napliuse, en Cisjordanie.
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Le crime en lui-même est abject, le silence de la communauté internationale est aussi condamnable et incompréhensible. La vidéo diffusée sur les réseaux sociaux et certains médias montre tous les détails du crime.
Meflih (22ans) vient d’être assassiné à Nablus devant les caméras. C’est le résultat de l’incitation de la classe politique israélienne et l’impunité totale accordée aux soldats de l’occupation. C’est aussi le résultat de l’impunité totale accordée à Israël. #EndIsraelImpunity pic.twitter.com/Jknx1LMYp5
— Hala Abou-Hassira (@HalaAbouHassira) December 2, 2022
Tous les éléments de l’homicide volontaire sont réunis. On voit d’abord un soldat israélien, mitraillette en main, s’accrocher avec un homme sur un trottoir.
Deux autres personnes se joignent à la mêlée, visiblement pour séparer les deux protagonistes. Le soldat réussit à trainer son vis-à-vis sur quelques mètres et tente de l’adosser à une voiture en stationnement.
L’homme se débat et échange des coups avec le soldat. C’est alors que celui-ci laisse tomber sa mitraillette et dégaine son arme de point qu’il dirige sur le palestinien.
Sans sommation, il lui tire quatre balles à bout portant qui l’atteignent dans diverses parties du corps. Les témoins présents, ahuris, ne peuvent rien faire.
Les autorités d’occupation ont évoqué une « attaque au couteau » pour soutenir la thèse de la légitime défense. Selon la police israélienne, la victime aurait poignardé des gardes-frontières et tenté de s’emparer de l’arme de l’un d’entre eux.
Indignation sélective
Mais les images filmées, d’une grande clarté, réfutent cette thèse. On voit bien que l’homme a reculé dès que le soldat a dégainé. L’intention de tuer est manifeste et la légitime défense ne peut être évoquée quand on tire quatre balles à bout portant sur un homme déjà à terre.
A la première balle tirée, l’homme était déjà grièvement blessé. Pourquoi tirer trois autres balles, sur la partie haute du corps si l’intention n’était pas de donner la mort ?
Pire, le Croissant-rouge palestinien a indiqué qu’une ambulance venue secourir la victime a été empêchée de se rendre sur les lieux.
Les meurtres de Palestiniens se sont multipliés ces derniers mois en Cisjordanie occupée où les militaires israéliens effectuent des raids contre les villages et quartiers palestiniens.
C’est lors d’une de ces descentes que la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh a été tuée d’une balle dans la tête à Jeanine en mai dernier.
Ces quatre derniers jours, 9 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie. Depuis le début de l’année, l’armée israélienne a tué 145 Palestiniens.
A la vue des images du meurtre de vendredi et devant l’indifférence de la communauté internationale, on comprend mieux pourquoi de nombreuses voix ont reproché à l’Occident son indignation sélective et sa politique de deux poids, deux mesures lorsque des sanctions fermes ont été imposée à la Russie dès les premiers jours de la guerre en Ukraine.