Société

Un réseau qui exportait des voitures de luxe vers l’Algérie tombe à Marseille

À Marseille, la police a démantelé cette semaine un vaste réseau de blanchiment d’argent qui servait à l’acquisition de voitures de luxe, principalement en Allemagne, pour les exporter en Algérie.

Une opération policière d’envergure déclenchée le 22 mai dernier a permis de mettre fin à l’activité criminelle de ce grand réseau de blanchiment d’argent, selon France 3 qui cite un communiqué du parquet de Marseille ce jeudi 1er juin.

156 fonctionnaires de police et du RAID ont été mobilisés dans cette opération qui a débouché sur l’interpellation de 25 personnes au total. Les policiers ont mené trente perquisitions dans le cadre de l’enquête ouverte en octobre 2021.

L’enquête ciblait un large réseau de blanchiment d’argent formé de plusieurs individus, dont deux chefs d’entreprises dans la région d’Aix-en-Provence.

Les 25 et 26 mai, huit personnes ont été mises en examen par le parquet de Marseille pour « blanchiment en bande organisée », « blanchiment de trafic de stupéfiants », « association de malfaiteurs » et « travail dissimulé en bande organisée ». Sept d’entre elles ont été placées en détention provisoire tandis que la huitième fait l’objet d’un contrôle judiciaire.

Dans les maisons et les sièges de sociétés perquisitionnés, les enquêteurs ont mis la main sur « de nombreuses œuvres d’art de grande valeur », dont un tableau du peintre Robert Combas et une sculpture de César, indique le parquet.

Toujours dans le cadre des perquisitions, le parquet de Marseille a annoncé la saisie de « 23 véhicules de luxe, d’importantes sommes en numéraire, d’un nombre significatif de bijoux, d’articles de maroquinerie et d’objets de luxe, dont 25 montres de valeur, ainsi que plusieurs centaines de bouteilles de grands vins et champagne ».

Des voitures de luxe acheminées vers l’Algérie

Les sociétés remettaient en espèce de l’argent provenant du trafic de stupéfiants dans une cité de Marseille en contrepartie de chèques ou de virements couvrant des prestations fictives de la part d’entreprises activant dans le bâtiment.

L’activité du réseau remonte à plusieurs années. Le parquet estime le montant blanchi depuis 2017 à plus de 45 millions d’euros.

Les enquêteurs ont établi que les fonds récupérés servaient à acquérir des voitures de luxe, notamment en Allemagne pour les exporter vers l’Algérie.

Les voitures achetées en Allemagne puis acheminées vers l’Algérie représentaient les montants de l’argent en espèces provenant du trafic de stupéfiants blanchi et ayant servi au financement du travail dissimulé, révèle France 3.

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