Société

Un terroriste capturé par l’ANP raconte la vie dans le maquis

Le terroriste Bellaoui Mohamed dit “El-Zarqaoui Abou Obeida” a avoué avoir participé à de nombreux actes terroristes depuis qu’il a rejoint les groupes radicaux, jusqu’à sa capture par l’ANP en mars dernier à Skikda.

Dans des aveux diffusés vendredi par la télévision algérienne sur ses activités criminelles, le terroriste Bellaoui Mohamed dit El-Zarqaoui Abou Obeida, a dit avoir rejoint les groupes terroristes le 29 mars 2008, au lieu-dit Mizrana, où il avait suivi des entraînements pour manier les armes et avait été entraîné par le dénommé Kherbache dit Abou Oussama avec lequel il a collaboré pour fabriquer une arme artisanale.

Poursuivant son récit, le terroriste arrêté, âgé de 41 ans, a ajouté qu’après son adhésion aux groupes terroristes, il avait rendu visite à sa famille après environ sept mois, révélant qu’en 2009, il activait sur l’axe Azazga, Akfadou et Azeffoun, avant que l’étau ne se resserre sur lui et son groupe dans toute la région, en raison des opérations de ratissage menées par les détachements de l’ANP”.

Obéissant aux ordres dudit Abou Oussama qui était chargé de l’entraînement et conseiller aux opérations, Zarqaoui Abou Obeida se voit confier par celui-ci les opérations de logistique et de port d’armes, telles que le Hawn et le Pica, en sus des attaques menées contre les casernes et les barrages sécuritaires, selon le terroriste.

Il a indiqué “avoir fait partie d’un groupe composé de cinq membres qui entravait le mouvement des éléments des détachements de l’ANP”, citant “le terroriste dit Abdenacer chargé de l’orientation des autres éléments terroristes”.

Selon ses révélations, ce dernier l’a chargé de porter la mitrailleuse de type DShK qui pèse 50 kg, vu sa force physique à l’époque, “pour disperser les éléments de l’ANP et donner aux autres éléments la chance de se retirer”.

Il a souligné que “l’élimination en 2010 du terroriste, dit Abdenacer a impacté le déroulement des activités criminelles du groupe terroriste qui a décidé d’aller en 2013 vers l’est du pays pour rejoindre les groupes terroristes qui s’étaient rendus dans la wilaya de Jijel en 2012 ».

Les autres groupes terroristes “étaient répartis entre les wilayas de Batna, Tébessa, Annaba voire jusqu’en Tunisie” a-t-il fait savoir, ajoutant que “la maladie l’avait empêché de se déplacer à l’époque”.

Il a activé ensuite sur “l’axe Jijel- El Milia-Boulaadam, et ce depuis 2014 jusqu’à sa capture le 16 mars dernier”.

Il a dit qu’il “activait au sein des résidus des groupes terroristes dans la région, avant que l’étau de l’Armée nationale populaire (ANP) ne se resserre sur eux avec, pour conséquence, l’amenuisement de leurs provisions et la capture de certains de leurs membres”.

Selon les révélations du terroriste Abou Obeida, le groupe terroriste s’est déplacé vers Oued Edouar, près de la commune de Beni Zid, dans la Daïra de Collo (wilaya de Skikda), en quête de ravitaillement suite à l’encerclement de la région par les éléments de l’ANP. Les terroristes n’ont pas réussi à obtenir de quoi tenir longtemps, a-t-il dit.

Le terroriste est, par ailleurs, revenu sur les circonstances de l’élimination du terroriste retrouvé enterré après la capture de tous les éléments du groupe terroriste. “Il était malade depuis un moment et il n’arrivait pas à se mouvoir ni à s’alimenter en raison de la détérioration de son état de santé”, a-t-il expliqué.

Après avoir compris qu’ils étaient cernés de toutes parts sans la moindre issue, les huit (8) terroristes du groupe ont décidé de se cacher dans une grotte spécialement aménagée pour éviter les patrouilles des éléments d’infanterie de l’ANP, et ce, pendant 22 jours. C’est au cours de cette période que le terroriste malade, dit Mokdad, est mort et que les forces du terroriste Abou Mosaâb Hayane, doyen du groupe, ont décliné, selon le terroriste Abou Obeida.

Dans ses aveux, El- Zarqaoui Abou Obeida a affirmé que “le terroriste dit Assi Moussa était au bout de ses forces, à l’instar du reste des éléments terroristes en raison de la situation générale dans laquelle ils se trouvaient tous”, soulignant qu’ils “craignaient de sortir et de tomber aux mains des unités de l’ANP, déployées à travers toute la région. Ils étaient sûrs de ne jamais pouvoir se retirer ou fuir”.

Revenant sur le jour de leur capture, il se souvient qu'”après avoir entendu le bruit des bulldozers de l’ANP s’approcher de leur cache, ils ont décidé de se rendre et de demander protection”, rappelant que le militaire qui leur a parlé “connaissait leurs identités et a cité quelques noms parmi ceux qui se trouvaient dans la cache”.

“Ce sont les aveux d’éléments terroristes capturés précédemment qui ont permis de révéler leurs identités”, a-t-il indiqué, ajoutant qu’il n’était pas au courant que les services de l’ANP connaissaient son identité, avant de découvrir le contraire avant de se rendre”.

Il est également revenu sur les détails de l’opération et comment il a décidé de parler au nom du reste des éléments terroristes avant de sortir de la cache dans laquelle ils sont restés pendant environ un mois, sans pouvoir même se reposer, en raison de son exiguïté et ce, après avoir remis les armes qu’ils avaient en leur possession et révélé le lieu d’enterrement du terroriste dit Mokdad. Et de préciser que “les terroristes capturés ont reçu les soins nécessaires dispensés par les éléments de l’ANP”.

Après la capture des éléments du groupe terroriste, les éléments de l’ANP qui ont mené l’opération sur le terrain ont donné au terroriste El-Zarqaoui et au reste du groupe terroriste y compris Abou Houdaifa et Osmane, la nourriture qui leur appartenait pour qu’ils reprennent des forces, vu leur état de faiblesse, a-t-il ajouté.

Pour sortir des pistes accidentées, un élément de l’ANP a même dû porter sur son dos “un terroriste incapable de marcher”, en raison de son état de faiblesse physique, a-t-il poursuivi.

Après avoir rencontré le commandement militaire qui a supervisé l’opération, il a assuré avoir reçu “lui et le reste des éléments du groupe terroriste appréhendés, les soins nécessaires qui leur ont permis de reprendre des forces”.

Ces aveux interviennent dans le cadre de la poursuite de la diffusion des aveux exclusifs livrés par les terroristes capturés le 16 mars dernier, par des détachements de l’ANP dans la forêt d’Oued Edouar près de la commune de Beni Zid, Daïra de Collo, wilaya de Skikda dans la 5e Région militaire.

L’opération a permis la capture de sept terroristes et la découverte du corps d’un autre terroriste, blessé lors de l’opération menée le 19 février dernier”.

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