La lutte contre la grande corruption et l’incarcération d’anciens hauts responsables de l’époque du président déchu Abdelaziz Bouteflika se poursuit. Après Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, qui ont dirigé à plusieurs reprises le gouvernement sous Bouteflika, c’est au tour d’un troisième ex-Premier ministre de rejoindre la prison d’El Harrach.
Il s’agit de Noureddine Bedoui, ancien Premier ministre et ex-ministre de l’Intérieur sous Bouteflika.
Les deux premiers ont été arrêtés après le déclenchement des enquêtes sur la grande corruption qui a suivi la chute de Bouteflika en avril 2019, sous la pression du hirak populaire. Ils ont été condamnés à plusieurs années de prison dans plusieurs affaires de corruption, et purgent leur peine dans des pénitenciers du pays.
| LIRE AUSSI : Ce que Abdelaziz Bouteflika a fait perdre à l’Algérie
Pour Noureddine Bedoui, la chambre d’accusation de la Cour d’Alger a ordonné, ce mardi 23 août, son placement sous mandat de dépôt. Il est poursuivi pour des accusations liées à la corruption concernant la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe », selon journal Echorouk.
Bedoui rejoint Sellal et Ouyahia
La Cour d’Alger a annulé ainsi la décision prise dimanche par le juge instructeur du pôle économique et pénal du tribunal de Sidi-M’hamed de placer Noureddine Bedoui sous contrôle judiciaire, avec retrait de son passeport, pour des faits supposés de corruption qui remontent à la période où il était wali à Constantine.
Selon la même source, Bedoui a été auditionné dans l’affaire liée à la manifestation « Constantine, capitale de la culture arabe ». C’est le troisième Premier ministre sous le règne de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika à être écroué, après Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal.
Ancien ministre de l’Intérieur, Nouredine Bedoui, 62 ans, a été nommé en mars 2019 au poste de Premier ministre en plein soulèvement populaire du 22 février.
Ce diplômé de l’Ecole nationale d’administration a été démis de ses fonctions au lendemain de l’élection d’Abdelmadjid Tebboune comme président de la République lors des présidentielles du 12 décembre 2019.
Il a dirigé le ministère de l’Intérieur du 14 mai 2015 au 2 avril 2019 et le département de la Formation professionnelle du 11 septembre 2013 au 14 mai 2015.
Nourredine Bedoui rejoint ainsi la longue liste d’anciens hauts responsables sous Bouteflika qui ont été incarcérés ou poursuivis dans des affaires de corruption.