search-form-close
Un vent de protectionnisme souffle sur l’Europe et les États-Unis, la Chine dans le collimateur

Un vent de protectionnisme souffle sur l’Europe et les États-Unis, la Chine dans le collimateur

Le président de la Commission européenne a annoncé ce vendredi l’intention de l’Union européenne de mettre en place des mesures de rétorsion à l’égard des États-Unis à la suite de la décision du gouvernement américain d’augmenter les droits de douane sur l’acier et l’aluminium, rapporte La Tribune ce samedi.

Bourbon et jeans Levi’s 

Les contre-mesures concerneront les exportations américaines vers l’Europe de pantalons, motos et alcool. « Nous allons mettre en place des contre-mesures concernant les droits d’importation de produits américains, notamment Harley-Davidson, (le whisky américain) bourbon et les jeans Levi’s », a indiqué Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne.

Les contre-mesures européennes viennent en réponse à la décision d’administration du président américain de Donald Trump d’imposer des droits de douane de 25% pour l’acier et de 10% pour l’aluminium sur les importations américaines afin de protéger l’industrie sidérurgique nationale. L’Union européenne envisage en riposte d’appliquer des tarifs douaniers de 25% sur environ 2.8 milliards d’euros d’importations en provenance des États-Unis, compensant ainsi en valeur les pertes potentielles pour l’industrie sidérurgique européenne.

Les mesures de protectionnisme que prévoit l’Union européenne dans son ensemble interviennent dans un contexte où les pays européens s’activent individuellement pour protéger leurs économies. En Allemagne, la ministre de l’Économie a ainsi suggéré un durcissement des règles pour les investisseurs étrangers dans le pays après la montée surprise du chinois Geely dans le capital du constructeur allemand Daimler, rapporte l’AFP.

Les investissements chinois ciblés

L’industriel chinois Geely a récemment acquis 9.6% des parts de la maison mère de Mercedes-Benz et Smart. « Nous devons toujours adapter notre droit en matière d’économie extérieure aux nouvelles évolutions, y compris le seuil à partir duquel [le gouvernement] peut examiner » une prise de participation, a déclaré la ministre allemande Brigitte Zypries.

À l’heure actuelle, le gouvernement allemand peut examiner et éventuellement empêcher une transaction seulement si l’investisseur étranger s’empare d’une minorité de blocage dans un groupe allemand, soit plus de 25% de son capital. « Le fait est que les investisseurs peuvent souvent exercer une influence considérable sur l’évolution des affaires [d’une société] même avec une participation plus petite », a toutefois estimé la ministre allemande de l’Économie. Plusieurs ministres allemands se sont inquiétés publiquement ces dernières années de la multiplication des investissements chinois et des ambitions de Pékin.

Un sentiment partagé par de nombreux responsables européens, notamment en France où le président Emmanuel Macron a affirmé le 22 février dernier vouloir mettre en place des « verrous réglementaires » sur les achats de terres agricoles par des étrangers en France, après l’acquisition récente de terres à blé par un investisseur chinois, rapporte Francetvinfo.

Un investisseur chinois, le groupe Hongyang, a notamment acquis récemment 1 700 hectares de terres à blé dans l’Indre (centre du pays) et 900 hectares dans l’Allier (centre), suscitant des réactions inquiètes en France. « On ne peut pas laisser des centaines d’hectares être rachetés par des puissances étrangères sans qu’on sache la finalité de ces rachats », a déclaré le président français.

  • Les derniers articles

close