Le Conseil national du FFS, en rupture de ban avec la direction actuelle représentée par Ali Laskri et Hakim Belahcel, s’est démarqué ouvertement ce samedi de l’appel à l’alternative démocratique, initiative lancée mardi dernier, dont fait partie le plus vieux parti d’opposition du pays.
Le FFS considère que les « manœuvres visant à réduire la dynamique populaire à de basses confrontations idéologiques, régionalistes ou claniques ne sauraient parvenir à détourner la marche du peuple algérien de l’essentiel », écrit le CN du parti dans une résolution politique rendue publique, à l’issue d’une réunion ce samedi à Alger.
« L’histoire proche de notre pays nous a appris que ces polarisations claniques ont été à l’origine de tous les coups de forces et empêché toute alternative démocratique dans notre pays. Le peuple en tous les cas n’a guère confiance en les exclus du système », souligne le texte.
Pour les membres présents à cette réunion, le parti s’est donné une ligne directrice depuis sa création de lutter contre le système « sans rentrer dans des repositionnements et des luttes claniques du même système ».
Le FFS « « s’interdit cette sous-traitance et refuse de prendre part aux coalitions de conjoncture et aux alliances d’appareil sans lendemain et se démarque d’une façon aussi claire qu’elle soit de toute démarche ayant pour base cette approche ».
Sept partis dont le RCD, le PT, le PST, le FFS (représenté par Laskri et Belahcel) le PLD, le MDS et l’UCP ainsi que la LADDH (aile Me Benissad) ont lancé mardi dernier un appel à l’adresse des forces progressistes pour engager le dialogue et la concertation en vue d’une solution à la crise.
« Le FFS tire sa crédibilité de la cohérence de ses positions. Comme il l’a fait depuis sa création, le FFS réitère l’urgence d’œuvrer à une solution politique et la construction d’un consensus le plus large possible entre Algériennes et Algériens pour sortir de la crise et poser ensemble les jalons de la Deuxième République », rappelle le CN du parti.
« Aucune personne et aucune manœuvre ne saurait dévier notre parti de cette ligne tracée par notre éternel président, feu Hocine Ait Ahmed. Nous demeurons attachés à nos principes fondateurs et nous continuerons à défendre la solution politique, consensuelle, graduelle, négociée et raisonnable pour sortir de la crise et reconquérir la légitimité populaire spoliée par la dictature. Ce n’est qu’à partir de là que pourront s’affronter, dans un cadre démocratique et pacifique, les projets politiques et idéologiques. C’est sur cette base que pourront se construire demain des convergences ou des divergences programmatiques ou idéologiques », souligne le texte.
« La légitimité populaire est au dessus de la légalité constitutionnelle »
Sur un autre registre, le CN du FFS soutient que la « légitimité populaire est au-dessus de la légalité constitutionnelle » et que « seul le recours au peuple pour fonder la légitimité démocratique et l’État de droit est en mesure de sortir notre pays de la crise ».
Aussi, il « met en garde contre les apprentis sorciers et les aventuriers de tous bords, qui veulent instaurer la division, attiser la haine, saper le moral du peuple et de dresser les Algériens les uns contre les autres ». Toujours attaché à l’idée du consensus et à l’élection d’une assemblée constituante, le FFS estime que la démarche du régime actuellement n’est « qu’une tentative de recomposition clanique visant à pérenniser un système finissant, rejeté par tout un peuple ».