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Une Algérienne témoigne de la difficulté de porter le hijab en Espagne

Une Algérienne témoigne de la difficulté de porter le hijab en Espagne

Peu importe sa couleur ou la manière de le porter. Le hijab reste « un vêtement qui identifie la femme au sein de la société occidentale comme musulmane et qui parfois dérange », déplore Yasmina Lalmi.

Le voile, Yasmina le porte. Elle s’est installée à Valence (est de l’Espagne) en 1996, relate ce lundi 26 mars le journal local Levante-Emv, fuyant une Algérie plongée dans les affres de la décennie noire.

Avec son diplôme de sociologie sous le bras, obtenu en Algérie, Yasmina décide alors d’aller de l’avant et s’attèle à décrocher son doctorat. Un processus toujours en cours, précise le quotidien régional, puisqu’il lui a fallu plus de dix ans pour qu’un enseignant daigne accepter de devenir son tuteur.

« Le hijab nous ferme des portes »

Pour vivre, elle travaille alors comme couturière, traductrice pour la police et en 2006, elle ouvre un magasin de vêtements dédié aux femmes musulmanes « afin qu’elles puissent avoir un lieu où se sentir à l’aise », confie-t-elle. Mais elle n’oublie pas pour autant la sociologie et se lance dans une étude soulignant la manière dont les familles musulmanes, à Valence, concilient vie familiale et vie professionnelle. Un thème qu’elle a récemment présenté lors d’un congrès de sociologie à l’université de Valence.

Devant près de 200 professionnels, Yasmina a exposé ses vérités. « Quand la femme musulmane émigre en Occident, ils ont pour habitude de lui imposer l’abandon du voile, de lui accorder un travail moins qualifié avec la diminution du salaire que cela implique, malgré le fait qu’elle ait une bonne formation », explique-t-elle. Avant d’ajouter : « Lorsque notre CV dévoile une photo où nous apparaissons avec le hijab, nous savons que des milliers de portes vont se fermer », dénonce-t-elle.

La sociologue a également tenu à briser certains a priori, quitte à surprendre quelques-uns dans l’auditoire. Elle a rappelé qu’en Algérie, les femmes enceintes peuvent réduire leur journée de travail à six heures sans subir une réduction de salaire ; que les recruteurs, lors d’un entretien d’embauche, ne se permettent pas de les questionner sur leurs éventuelles maternités parce que « dans notre culture, on imagine que toutes auront des enfants ». Elle a également souligné que selon l’Office national des statistiques, le salaire mensuel des femmes algériennes est plus élevé que celui des hommes, car elles jouissent d’une meilleure qualification.

« La femme n’est pas non plus obligée de quitter son travail lorsqu’elle a des enfants, car elle a le soutien de la famille », déclare-t-elle. Sabrina, qui s’est fait interviewée par la sociologue dans le cadre de sa thèse, souligne toutefois que « la femme musulmane dans son pays d’origine est parfois victime de violence machiste, ce qui lui rend difficile l’accès au travail, puisque l’homme l’oblige à se charger des tâches domestiques. » Une raison qui expliquerait le fait qu’en Algérie, seuls 20% des femmes sont incluses dans la population active, relate le journal.

Dans cette optique, la sociologue algérienne explique qu’au Maroc, un tiers des mariages célébrés en été ne passent pas le cap de l’hiver, tandis que Sabrina rappelle qu’en « islam, le travail domestique n’incombe pas à la femme, sinon à toutes les personnes du foyer. »

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