Comment communiquer lors de catastrophes lorsque connexion internet et signal téléphonique sont à plat? Une petite société du Chili, pays endeuillé par nombre de tremblements de terre, propose une application mobile utilisant les ondes radios cryptées de très hautes fréquences.
« Imaginez une personne sans accès à internet, sans signal téléphonique, ne sachant où aller après un tremblement de terre. C’est ce qui m’est arrivée quand je vivais à Viña del Mar avec mon fils de 4 ans », lance Barbarita Lara, conceptrice de l’application S!E.
C’était en 2010 et un séisme de magnitude de 8,8, suivi d’un tsunami, venait de ravager le centre du Chili laissant derrière lui plus de 500 morts.
Barbarita Lara a alors commencé à réfléchir à un système permettant aux autorités et aux secouristes de communiquer avec les populations privées de signal téléphonique ou de connexion internet. Et sa solution est venue de la bonne vieille radio mais modifiée.
Le principe de son appli repose sur l’utilisation d’ondes radios de très hautes fréquences qui permet aux usagers de recevoir sur leur téléphone intelligent des alertes et des informations sur les points de rassemblements et les centres d’accueil lors de catastrophes.
De plus, un système bidirectionnel permet aux usagers de partager l’info à d’autres utilisateurs à proximité, poursuit la jeune femme de 32 ans, dont le projet a déjà été reconnu et récompensé par le magazine technologique américain MIT Technology Examen.
« Nous avons étudié un algorithme de codage à haute fréquence… Et nous utilisons l’infrastructure existante du signal FM pour transmettre des données cryptées, à une fréquence audio, inaudible à l’oreille humaine », a précisé l’ingénieure lors d’une conférence de presse jeudi à Santiago.
L’appli a été conçue en espagnol, mais la jeune ingénieure-entrepreneure, souhaite à terme la développer pour atteindre des populations à travers le monde et ainsi sauver plus de vies lors de catastrophes.
« Notre système peut couvrir les endroits les plus reculés. Nous voulons créer un réseau international d’urgence solide », a-t-elle déclaré à l’AFP.