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Une arabe israélienne inculpée à cause de ses poèmes

Une arabe israélienne inculpée à cause de ses poèmes

Une cour israélienne a reconnu coupable jeudi une Arabe israélienne d’incitation à la violence et « soutien à une organisation terroriste » dans des poèmes qu’elle a publiés sur les réseaux sociaux.

Selon l’acte d’accusation, Darine Tatour a publié en octobre 2015 –alors qu’Israël, Jérusalem et les Territoires palestiniens étaient en proie à des violences– une vidéo dans laquelle on l’entend lire son poème « Résiste, mon peuple, résiste-leur », illustré avec des images d’affrontements entre Palestiniens et forces israéliennes.

« Je ne me contenterai pas d’une solution pacifique, je ne baisserai pas mes drapeaux, jusqu’à ce que je les expulse de ma terre (…)  Résiste aux vols du colon et suis la caravane des martyrs », dit-elle notamment.

L’accusation affirme par ailleurs que le 4 octobre 2015, Darine Tatour a cité un communiqué du Jihad islamique appelant à « la poursuite de l’intifada dans chaque recoin de la Cisjordanie », territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans, et a manifesté son soutien à cette organisation radicale.

Les audiences qui vont déboucher sur l’énoncé de sa peine doivent débuter le 31 mai.

Darine Tatour, originaire d’un village près de Nazareth (nord), a été arrêtée le 11 octobre 2015 et inculpée le 2 novembre de la même année.

Le groupe d’écrivains internationaux Pen a pris jeudi la défense de Mme Tatour.

« Darine Tatour a été reconnue coupable pour avoir fait ce que font les écrivains tous les jours– nous utilisons nos mots pour défier pacifiquement l’injustice », a dit le groupe dans un communiqué.

Hanane Ashrawi, une responsable de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a dénoncé la différence de traitement appliquée aux Israéliens juifs dans des circonstances similaires, citant le cas du député Betzalel Smotrich.

Ce dernier avait déploré sur Twitter que l’adolescente palestinienne Ahed Tamimi, condamnée à de la prison par la justice militaire israélienne, n’ait pas reçu une balle dans le genou.

« Comme ça, elle aurait été assignée à résidence pour le reste de ses jours », disait le parlementaire, familier des polémiques, en référence au handicap permanent que pouvait causer une telle blessure.

Jugée pour avoir frappé des soldats postés devant chez elle, en Cisjordanie occupée, et des faits antérieurs, l’adolescente palestinienne a été condamnée à huit mois de prison par un tribunal militaire.

« Smotrich n’a pas été jugé pour incitation à la violence ou soutien d’actes terroristes contre les Palestiniens », a affirmé Mme Ashrawi dans un communiqué.

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