L’avocat et défenseur des droits humains Ali Yahia Abdennour est décédé ce dimanche 25 avril à l’âge de 100 ans. Le président de la République et de nombreuses personnalités nationales d’horizons divers ont tenu à rendre hommage à celui qui a passé sa vie à lutter d’abord pour la libération du pays, puis pour sa construction et sa démocratisation.
La reconnaissance et la gratitude pour cet infatigable militant sont unanimes. La constance de ses positions et sa fidélité à ses idéaux sont particulièrement soulignées.
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a rendu hommage au « moudjahid et avocat » Ali Yahia Abdennour, rappelant son « long parcours militant dans les rangs dans le mouvement national, pendant la guerre de Libération et au service de l’Algérie indépendante ».
Mohcine Belabbas, président du RCD, souligne que « le militant des libertés et des droits » « est resté engagé par l’action et la réflexion en faveur de la construction de l’État de droit démocratique jusqu’au bout ».
Le premier secrétaire du FFS, Youcef Aouchiche, parle d’un « militant extraordinaire des droits de l’Homme qui lègue aux Algériens un riche héritage accumulé pendant ses années de militantisme qui se sont succédé jusqu’aux derniers jours de sa vie », un homme qui a « compris que la question des droits humains est indissociable de la démocratie et du patriotisme ».
Le Premier ministre Abdelaziz Djerad a évoqué « les longues étapes de militantisme » qui ont jalonné la vie de l’infatigable défenseur des droits humains.
« C’est avec une immense affliction que j’ai appris le décès du moudjahid et militant des droits de l’Homme Ali Yahia Abdenour, après de longues étapes de militantisme, entamées dans les rangs du Mouvement national ».
« Ali Yahia Abdenour a été le témoin de son siècle, de la lutte de libération nationale au combat pour une Algérie de liberté, de justice et de dignité. Il a été fidèle à ses convictions et sans concessions sur les questions des droits humains fondamentaux qu’il a placés au-dessus de toute considération de pouvoir ou d’idéologie. Il est à ce titre, une exception et un modèle », écrit pour sa part l’ancien ministre et diplomate Abdelaziz Rahabi.
Pour le Parti des Travailleurs, Ali Yahia Abdennour, « militant politique et défenseur des droits de l’homme », « était un militant et participant à toutes les batailles pour la paix, la démocratie et pour l’indépendance de la justice ».
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« Gandhi et Mandela étaient aussi des avocats »
« Ali Yahia Abdennour n’appartient pas seulement à l’Algérie, mais à tout le tiers-monde », écrit de son côté Abdallah Djaballah, président du Front de la justice et du développement (FJD), soulignant que le défunt a laissé sa trace par sa vie faite de « militantisme et d’action »
Le Parti Jil Jadid de Soufiane Djillali rend hommage à « un homme bon, un militant de principes et de positions, qui était à l’avant-garde de la lutte pour la liberté avant l’indépendance puis pour l’édification d’un État qui respecte les libertés ».
Karim Tabbou, tout en présentant ses condoléances à la famille du vieux militant, partage un hommage qu’il lui avait rendu il y a trois ans pour ses 97 ans et dans lequel il écrivait : « L’homme est un militant de principes qui n’a pas cédé d’un iota de ses convictions, il est resté attaché et fidèle à ses engagements et aux valeurs universelles. Au péril même de sa vie, il a su garder son autonomie, il n’a cédé ni aux appétits et ni aux peurs, il est resté lui-même : Le militant. »
Rachid Nekkaz a, lui aussi, tenu à rendre hommage à l’avocat et militant. « Le brillant avocat et l’infatigable militant des droits de l’homme, Si Ali Yahia Abdennour, nous a quittés. Il avait 100 ans. Rabi irhmou. Un jour, peut-être, les Algériens comprendront qu’un État de droit se construit avec des Femmes et des Hommes de Loi, et non avec des charlatans. N’oubliez pas, Gandhi et Mandela étaient des Avocats. Ils avaient le sens de l’État et de l’Histoire comme Si Ali Yahia Abdennour », écrit le fondateur du Mouvement de la jeunesse pour le changement (MJC).
Pour Zoubida Assoul, avocate et président de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), « l’Algérie perd une de ses bases militantes pour les libertés et les droits de l’homme », un homme qui « a consacré sa vie à défendre les droits de tous les opprimés ».
« Toute une vie sacrifiée sur l’autel des droits humains », résume l’avocate Fetta Sadat qui souligne que « le parcours exceptionnel de cet avocat et militant aguerri des droits et libertés est un exemple d’engagement, de bravoure et d’endurance. »