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Une campagne électorale toujours sous tension

Une campagne électorale toujours sous tension

Au lendemain du 40e vendredi marqué par une forte mobilisation populaire, la campagne électorale pour la présidentielle se poursuivait, ce samedi, pour le septième jour. Au menu : des meetings mais aussi des manifestations citoyennes hostiles au scrutin.

Abdelmadjid Tebboune s’est engagé, samedi 23 novembre, lors d’un meeting électoral à Batna, à enrayer « définitivement » les problèmes du logement et de du chômage.

« Je m’engage, si le peuple me plébiscite président de la République, à mettre un terme définitivement aux crises du logement et du chômage », a-t-il affirmé, selon l’agence officielle. Il a également promis d’appliquer « la décision (NDLR : prise par le gouvernement Bedoui) d’intégrer 400 000 fonctionnaires avec une vitesse extrême ».

Sur le volet politique Tebboune a réitéré son engagement de réviser la Constitution et la loi électorale « dans les quatre premiers mois » de son mandat. Il a expliqué que l’objectif est « d’opérer un changement et transmettre le flambeau à la jeunesse ». Mais aussi pour « mettre un terme aux forces de l’argent dans les élections et la vie politique ». « L’utilisation de l’argent durant les élections a participé à marginaliser la catégorie des jeunes et les compétences nationales sur la scène politique », a-t-il dit.

À Médéa où il a animé un meeting électoral, Ali Benflis s’est engagé à ouvrir le dossier des retraites, s’il est élu à la magistrature suprême. « La catégorie des retraités qui ont servi l’Algérie souffre actuellement parce qu’elle bénéficie d’une retraite dérisoire qui n’assure pas une vie décente », a affirmé Benflis.

Le candidat a promis d’« ouvrir le dossier de la retraite et d’ouvrir le dialogue avec les syndicats afin d’examiner la manière de calculer la pension de retraite et sa valeur tout en tenant compte des circonstances financière difficile du pays ».

Sur le plan politique, Benflis a plaidé en faveur d’un « gouvernement de consensus national dont la mission est d’élaborer des lois afin d’aller vers des élections législatives et communales, et de préparer la Constitution sur la base d’un régime semi-présidentiel avec un chef du gouvernement qui sera issu de la majorité parlementaire ».

À partir de Laghouat, Abdelkader Bengrina, candidat du parti El Binaa, a tenté de minimiser la manifestation de la veille à Aflou. « Ce sont nos frères. Celui qui est opposé à nous nous lui pardonnons et nous l’appelons à sortir dans une manifestation contre l’ingérence étrangère », a-t-il dit.

Et d’ajouter : « quand l’Algérie est en danger, toutes les rancunes s’effacent pour se tenir comme un seul homme contre les ennemis du pays et ceux qui lui veulent du mal. Il faut nous mobiliser pour préserver notre sécurité et nous refusons que soient examinées nos affaires internes par le Parlement européen ».

En meeting à Chlef, Abdelaziz Belaid a affirmé : « notre pays regorge de potentialités qui lui permettent de réaliser un véritable envol économique ».

Belaid a souligné que les opposants à la présidentielle du 12 décembre et les partisans de la période de transition « ne sont pas moins patriotes mais (ils) voient la solution à la crise d’un autre angle, pas plus » précisant que l’élection du mois de décembre « donnera naissance à une nouvelle République dont rêve tout Algérien ».

Manifestations contre la présidentielle dans plusieurs régions

Ce septième jour de campagne, comme les précédents, a été marqué par des manifestations hostiles à la présidentielle, avec son lot d’interpellations et d’arrestations.

Le site du quotidien arabophone El Khabar parle d’une trentaine d’arrestations à Tiaret, Skikda et à Batna.

« Plus d’une quarantaine de citoyens du Hirak, dont des femmes, arrêtés ce matin à Batna, lors du meeting de Tebboune. Seuls quatre ont été relâchés. Besoin urgent d’avocats », a écrit sur sa page Facebook le journaliste Nouri Nesrouche (El Watan), citant Tarek Djenane, coordinateur local de Jil Jadid.

À Skikda, une marche citoyenne imposante a arpenté les rues du chef-lieu de wilaya en signe de rejet de l’élection présidentielle. « Makach Intikhabat maâ îssabat », « la jeunesse est consciente, il n’y aura pas de vote » a scandé la foule de manifestants qui n’ont pas manqué de s’en prendre avec ironie aux partisans du vote en leur lançant : « makach l’vot ya s’hab el casse-croûte ».

À Kherrata, dans la wilaya de Béjaia, une marche citoyenne a parcouru la ville pour manifester son rejet de la présidentielle avec le mot d’ordre « Ula l’vot ulac (pas de vote) ».

À Tlemcen, plusieurs manifestants, dont des étudiants, ont organisé une marche hostile aux présidentielles. Les marcheurs ont convergé vers le tribunal de la ville pour réclamer la libération des jeunes arrêtés en marge du premier meeting électoral du candidat Ali Benflis dans la ville.

À Constantine, une manifestation hostile aux élections était en cours peu avant 17 heures. Plusieurs dizaines de manifestants scandaient des slogans hostiles au vote.

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