Le régime égyptien du président Abdelfatah Sissi a de nouveau été épinglé sur la scène internationale sur la question des droits de l’Homme.
La députée belge au Parlement européen, Marie Arena, a appelé carrément à des sanctions contre l’Égypte. « L’Union européenne et les États membres doivent réagir de manière unie et résolue pour combattre les violations des droits de l’Homme en Égypte », a-t-elle dit dans une intervention lors d’une plénière de l’institution de Strasbourg, ce jeudi 17 décembre.
Mme Arena a jugé que le « récent outil de sanctions qui a été accepté doit pouvoir être activé contre les personnes qui aujourd’hui violent les droits de l’Homme en Égypte. L’Union européenne doit être avec le peuple égyptien et non pas avec le régime égyptien ».
Il y a une semaine, l’Union européenne (UE) s’est donnée la capacité d’imposer des sanctions aux auteurs de « graves » violations des droits de l’Homme, et ce partout dans le monde.
Intervenant quelques jours après le tapis rouge déroulé au dirigeant égyptien à Paris, la députée regrette que le président Sissi ait « reçu les honneurs de certains États européens », allusion à la France, alors que « la population égyptienne fait l’objet d’une répression sans précédent dans l’histoire de l’Égypte moderne ».
« Lorsque, dit-elle, en janvier 2011, la jeunesse égyptienne s’était mobilisée pendant des semaines sur la place Tahrir, elle cherchait à se libérer d’un État policier, un régime d’oppression qui ne laissait aucun espoir, aucune perspective à cet avenir. Dix ans plus tard, malheureusement, seul le visage du régime égyptien a changé, alors que la réalité, elle, se détériore de jour en jour en matière de droits de l’Homme. »
Égypte : 60.000 prisonniers d’opinion
La députée a dressé ensuite un tableau noir de la situation des droits de l’Homme en Égypte. « Détentions, exécutions, disparitions forcées, tortures, aujourd’hui sont monnaie courante en Égypte. Depuis l’arrivée au pouvoir de M. Sissi en 2013, le pays a plongé dans une répression totale : journalistes, avocats, syndicalistes, activistes, défenseurs des droits de l’Homme. Les ONG estiment que les prisons égyptiennes détiennent plus de 60 000 prisonniers d’opinion. Récemment de hauts fonctionnaires à l’initiative égyptienne pour les droits personnels ont été incarcérés tout simplement parce qu’ils ont rencontré des diplomates européens au Caire », a égrené Marie Arena.
D’après le Comité pour la protection des journalistes (Committee to Protect Journalists, CPJ), une ONG basée à New York, il y a 27 journalistes en prison en Égypte.
Vendredi, Mme Arena avait qualifié d’« accord entre colons » la normalisation des relations entre le Maroc et Israël en échange de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental occupé.
« Maroc/ Israël : un accord entre colons : le Roi du Maroc s’allie à Benjamin Netanyahu et à Donald Trump et normalise ses relations avec Israël afin d’obtenir la reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara occidentale », avait réagi la députée socialiste, au lendemain de l’annonce de l’accord par le président américain sortant Donald Trump.
En septembre 2019, la même parlementaire avait, en sa qualité de présidente de la sous-commission des droits de l’Homme au Parlement européen, appelé à la libération des détenus d’opinion en Algérie.