Une représentante sahraouie en déplacement au Pérou se trouvait lundi depuis plus de 15 jours bloquée à l’aéroport de Lima, après s’être vu interdire l’entrée dans le pays par les services migratoires mais refusant également d’en repartir par les airs.
« Je ne bougerai pas d’ici jusqu’à ce qu’on me laisse entrer (au Pérou), je vis par terre dans une zone où se trouvent les postes de contrôle (de police) des arrivées internationales », a déclaré à l’AFP par téléphone Jadiyetu El Mohtar Sidahmed, la dirigeante sahraouie qui a la nationalité espagnole.
Arrivée le 9 septembre à Lima, elle a introduit un recours devant les tribunaux péruviens pour contester la décision des autorités migratoires qui lui refusent l’entrée au Pérou en tant que représentante de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Cette décision des autorités péruviennes intervient après le précédent séjour de Jadiyetu El Mohtar, du 10 juin au 18 août, lors duquel elle était entrée au Pérou avec son passeport espagnol et un statut de touriste. Elle a « réalisé plusieurs activités à caractère politique, en s’attribuant la condition d’ambassadrice de la République arabe sahraouie démocratique, avec qui le Pérou a rompu ses relations diplomatiques », selon les autorités migratoires.
Dans les années 1980, Lima a reconnu la RASD avant de rompre ses relations diplomatiques en 1996, sous la présidence d’Alberto Fujimori.
De son côté, la représentante sahraouie invoque « son droit à la libre circulation et à la liberté d’expression ».
« La loi prévoit le retour sur un vol (vers son lieu d’origine), ce qu’elle a refusé », font valoir les autorités péruviennes, soulignant que « (El Mohtar) se trouve de manière volontaire et irrégulière » à l’aéroport.
Dans une vidéo publiée lundi sur YouTube et partagée via Whatsapp par la représentante, le célèbre acteur espagnol Javier Bardem lui apporte son soutien. « Nous voulons envoyer un message aux autorités péruviennes et espagnoles pour que l’on trouve une solution rapidement et que tu puisses entrer (au Pérou) avec l’autorisation de raconter l’histoire du peuple sahraoui », déclare-t-il.