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Une espionne marocaine arrêtée en Belgique

Une espionne marocaine arrêtée en Belgique

Kaouthar Fal, une marocaine de 32 ans accusée de mener des activités d’espionnage pour le compte des services secrets marocains a été arrêtée à la fin du mois de mai dernier par la police belge, à l’aéroport de Charleroi en Belgique à son retour de Rabat. C’est ce qu’a révélé, ce samedi 14 juillet, le média en ligne espagnol El Confidencial, qui cite une note des services de renseignements intérieurs belges, la Sûreté de l’État.

« Connue par la Sûreté de l’État (…) pour ses activités d’ingérence et d’espionnage en faveur de services de renseignement étrangers, Kaoutar Fal et ses organisations sont fortement impliquées dans des activités d’ingérence au nom du Maroc. L’intéressée est en contact avec des personnes connues de nos services en raison de leurs activités ou de leurs liens avec des services de renseignement étrangers agressifs. Kaoutar Fal représente une menace pour la sécurité nationale », affirme la note de la sûreté de l’État belge dévoilée par le média espagnol.

Un personnage au parcours trouble au service de la propagande marocaine

Le parcours de cette espionne marocaine présumée est peu clair. Alors qu’elle était une parfaite inconnue au Maroc jusqu’en 2016, elle apparait cette année-là sur un site internet marocain éponyme dans lequel elle est présentée comme une femme d’affaires ayant fondé un cabinet de conseil portant son nom (Consulting FAL) et en tant que journaliste ayant interviewé des chefs d’État et de gouvernement sans que les noms de ces dirigeants ne soient dévoilés ou que les entretiens ne soient publiés, selon El Confidencial.

Au début de 2017, la jeune femme apparait à Bruxelles où elle fonde l’Organisation internationale pour les médias africains qui dispose d’un site web et de deux employés sans pour autant être enregistrée en tant qu’association belge en raison de l’absence d’un compte bancaire lié à l’organisation, ce qui est obligatoire en Belgique pour être enregistré comme association, souligne la même source.

Cela n’a pas empêché l’intéressée d’organiser des évènements publics au siège du Parlement européen, comme une conférence intitulée « L’avenir des musulmans en Europe, entre le dialogue des religions et l’islamophobie », pour laquelle elle a reçu le parrainage de députés européens.

L’espionne marocaine présumée y a aussi organisé, fin novembre 2017, une rencontre à la gloire du « développement du Sahara marocain » lors de laquelle, Kaouthar Fal avait pris en charge tous les frais de voyage, d’hébergement et de restauration des participants qui ont aussi été gratifié de sommes d’argent payées en liquide, selon El Confiencial.

Une espionne des services secrets marocains

El Confidencial fait remarquer que ses activités auraient pu être considérées comme celles d’un simple « agent d’influence » ou d’une « lobbyiste » pour le compte d’une puissance étrangère, s’il n’était de notoriété publique que le Maroc exerce un fort lobbying à travers ses services de renseignement, la Direction générale des études et de la documentation (DGED), dirigée par Yacine Mansouri, un ancien camarade de classe du roi Mohammed VI.

Le média en ligne espagnol rappelle que des « Wikileaks » marocains avaient dévoilés fin 2014 que des hommes d’affaires liés à la DGED échangeaient des courriers électroniques avec l’état-major de Yacine Mansouri pour effectuer des paiements à des journalistes français.

El Confidencial révèle aussi que Kaoutar Fal bénéficie du soutien d’un journal marocain « Akhbarona Aljalia » publié à Bruxelles, qui la décrit comme la victime d’un authentique espion marocain qui, pour se venger, l’a dénoncée à la sûreté de l’État belge.

Le média espagnol note aussi que la liste des arrestations, des procès ou des expulsions de prétendus collaborateurs des services de renseignement marocains est longue, mais que jusqu’à présent ils étaient tous des hommes et que toutes ces affaires avaient jusque-là été traitées avec une extrême discrétion pour ne pas froisser Rabat.

L’espionne présumée marocaine, née en 1986 à Casablanca, a entamé des démarches administratives et judiciaires pour éviter son expulsion. Selon des informations de la publication flamande « Medium » reprises par El Confidencial, Kaouthar Fal est aidée dans ses démarches par Julien Hardy, un célèbre avocat spécialisé dans les questions de migrations, qui aurait reçu une avance de 6000 euros de la part de Moshe Friedman un rabbin bien connu à Anvers en Belgique, souligne le média espagnol.

 

 

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