« Emmanuel Macron attendu en Algérie avant la fin de l’année ». Ce dimanche matin, plusieurs titres de la presse nationale ont repris une information parue en fin de semaine sur Jeune Afrique. Selon le magazine français, cette visite s’inscrit dans le cadre d’une tournée qu’il effectuera dans cinq pays arabes parmi lesquels figurent également le Liban et le Maroc.
Jeune Afrique n’avance aucune date. En réalité le magazine semble s’être basé sur une annonce faite en décembre 2017 lors de la visite d’une journée du président français en Algérie. Emanuel Macron avait annoncé qu’il y effectuera une visite d’État courant 2018. Mais selon nos informations, cette visite n’a plus été évoquée entre les deux parties depuis cette annonce. Et aucun projet de visite n’est en discussion actuellement.
En fait, cette visite semble désormais très peu probable. Paris souhaite d’abord voir avancer les principaux projets paraphés en décembre dernier avant d’envisager une nouvelle étape. Hors, les trois dossiers emblématiques signés lors de la visite du président Macron, non seulement ils n’ont pas avancé, mais ils sont « bloqués ». Le projet de l’usine Peugeot à Oran est à l’arrêt pour une histoire de terrain. Celui de l’École 42 n’intéresse plus les autorités algériennes et le Fonds d’investissement algéro-français connait le même sort.
Ensuite, même si ces obstacles sont levés, une visite de Macron dans les prochains mois risque d’être perçue comme un soutien direct au projet de Cinquième mandat du président Bouteflika. Les partisans du chef de l’État, Ould Abbes en tête, le répètent depuis plusieurs semaines : ils sont officiellement en campagne pour soutenir un nouveau mandat de chef de l’État. Une visite du président Macron dans ce contexte risque de l’exposer à de fortes critiques aussi bien en Algérie qu’en France.