Choisi par le président américain Donald Trump pour devenir son prochain secrétaire d’Etat, le chef de la CIA Mike Pompeo rencontre des difficultés pour obtenir l’indispensable approbation du Sénat à sa nomination.
La commission des Affaires étrangères du Sénat semble sur le point de la rejeter, en dépit du rôle de premier plan que Mike Pompeo joue dans le rapprochement avec la Corée du Nord. Il vient de mener une mission secrète à Pyongyang où il a rencontré Kim Jong Un pour préparer un sommet historique entre Donald Trump et le dirigeant nord-coréen.
Mais le chef de file de l’opposition démocrate au sein de cette commission, Bob Menendez, a fait savoir qu’il s’opposerait à sa nomination, déplorant une « absence de stratégie » sur les grands défis mondiaux.
Devant ces obstacles inattendus, la Maison Blanche a organisé la contre-attaque. « Quoi qu’il se passe en commission, Mike Pompeo sera confirmé par le Sénat la semaine prochaine », a déclaré le sénateur républicain Tom Cotton lors d’une conférence téléphonique organisée par l’exécutif.
Mike Pompeo devrait ainsi attendre un vote du Sénat en session plénière pour être approuvé dans ses nouvelles fonctions de chef de la diplomatie américaine. Un tel processus de nomination, sans approbation en commission, est extrêmement rare.
Tom Cotton a mis en garde contre le « très mauvais signal » en direction des autres pays, en particulier la Corée du Nord, que constituerait un rejet de la nomination de Mike Pompeo.
L’actuel chef de la CIA, un proche de Trump considéré comme un faucon en politique étrangère, avait été auditionné la semaine dernière par la commission des Affaires étrangères. Un comptage non officiel donne un score défavorable à Mike Pompeo à 10 contre 9, le sénateur républicain Rand Paul ayant choisi de rompre la solidarité partisane.
Le président Donald Trump est lui-même monté au créneau pour défendre son choix de nommer Mike Pompeo, 54 ans, pour succéder au discret Rex Tillerson.
Pour lui, le chef de la CIA est « extraordinaire », c’est un « vrai gentleman » qui sera aussi « un grand secrétaire d’Etat ». « C’est ce que je vais dire à Rand Paul, il ne m’a jamais déçu », a-t-il déclaré depuis sa résidence de Mar-a-Lago, où il passe deux jours en compagnie du Premier ministre japonais Shinzo Abe.
Mais même dans le cadre d’un vote du Sénat en session plénière, la situation paraît délicate pour les républicains qui n’y disposent que d’une courte majorité, 51 contre 49.