Le match de demi-finale aller de la coupe de la CAF entre l’USM Alger et le club marocain du RS Berkane est toujours officiellement prévu, ce dimanche à 20 h, au stade du 5 Juillet d’Alger.
L’incertitude plane toutefois sur la rencontre à cause de l’attitude de l’équipe marocaine qui persiste à vouloir jouer le match avec un maillot portant un slogan politique flagrant.
Le bras de fer a commencé vendredi, juste après l’arrivée de la délégation du RS Berkane à l’aéroport international d’Alger. La délégation a été accueillie chaleureusement par les responsables de l’USM Alger et tout s’est bien passé concernant les formalités douanières et policières.
Les autorités aéroportuaires algériennes ont toutefois refusé à la délégation marocaine de faire passer des jeux de maillot arborant une carte du Maroc incluant le Sahara occidental occupé.
Après avoir crié au « blocage » pendant toute la journée, les joueurs de Berkane ont fini par rejoindre leur hôtel, mais sans les maillots controversés. Ils se sont entraînés, samedi, le plus normalement du monde sur la pelouse du stade du 5 Juillet.
« Nous suivons cette affaire avec beaucoup d’intérêt et nous souhaitons que ce match reste dans son cadre sportif », a réagi samedi le président de la fédération algérienne de football (FAF). Walid Sadi a indiqué que l’instance fédérale « respecte toujours les règlements de la CAF et de la FIFA ».
Dans le même temps, des sources médiatiques ont fait état d’une correspondance de la CAF, signée du secrétariat général Emad Chenouda, annonçant aux deux clubs que le comité des compétitions interclubs a tranché en décidant de « maintenir l’approbation initiale accordée au début de la phase de groupes de la compétition ».
Le document n’est toutefois pas authentifié et rien ne figure sur le site officiel de la confédération concernant cette affaire.
Affaire du RS Berkane en Algérie : l’étrange silence de la CAF
Les règlements sont, eux, d’une limpide clarté concernant les slogans politiques et tout message floqué sur le maillot. Le règlement de la FIFA, dans son article 27, interdit « aux joueurs et officiels d’afficher des messages ou des slogans de nature politique, religieuse ou personnelle dans quelque langue ou sous quelque forme que ce soit sur leur tenue, leur équipement ou leur corps ».
L’article VI relatif aux maillots des joueurs du règlement de la coupe de la CAF stipule dans son alinéa 6 que la publicité sur les équipements des joueurs est autorisée seulement avant les matchs de la phase de groupes et à condition d’être « en conformité avec la législation du pays organisateur » et « avec les règlements de l’équipement de la CAF ».
L’alinéa 7 impose à l’équipe de se déplacer « obligatoirement » avec deux jeux de maillots, « l’un portant de la publicité et l’autre vierge de toute publicité ».
Enfin, il est stipulé dans l’alinéa 8 qu « à partir des matches de groupe, les équipes en présence ne seront pas autorisées à porter des maillots comportant de la publicité aussi bien pour les matches se déroulant sur leur terrain que pour les matches se déroulant sur terrain adverse », « sauf autorisation expresse de la Commission Interclubs ».
Or, la carte du Maroc incluant le Sahara occidental est à la fois un slogan politique et un message qui n’est pas en conformité avec la législation du pays organisateur, en l’occurrence l’Algérie qui ne reconnaît pas la « marocanité » du Sahara occidental, tout comme le droit international.
Pour le moment, le match est maintenu à son horaire initial et on ne sait toujours pas si les Marocains accepteront de jouer sans leur maillot controversé, ni si les Algériens de l’USM Alger accepteront d’affronter le RS Berkane avec un tel slogan politique contraire à la législation du pays.
La balle est dans le camp de la CAF qui observe un silence étrange alors que l’affaire a pris de graves proportions politiques. Si le Maroc obtient gain de cause de la CAF, ce serait la porte ouverte à tous les dérapages.
Comme l’a souligné le président de la fédération algérienne de football, « ce n’est qu’un match de football » qui devait donc être laissé loin de la politique. Et si l’on est arrivé là, c’est par la faute de ceux qui ont soufflé à l’équipe marocaine l’idée de verser dans la provocation politique au lieu de se concentrer sur son sujet.
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