Société

Vaccin anti-Covid : « L’Algérie a besoin de 40 millions de doses »

L’Algérie, qui a commandé 500.000 doses du vaccin russe anti-Covid, a besoin de 40 millions de doses, avec un objectif de vacciner à terme 70 % de la population, le seuil nécessaire à l’immunité collective.

Ce chiffre a été donné ce mercredi 20 janvier par le Pr Riad Mahyaoui membre du comité scientifique de suivi de la Covid. Il évalue à près de 10 millions de personnes souffrant de pathologies chroniques dont 4 millions de diabétiques et 6 millions d’hypertendus. Ces malades sont des cas urgents, selon le Pr Mahyaoui.

« Nous avons besoin de 40 millions de doses afin de pouvoir vacciner 70 % de la population pour arriver à l’immunité collective », a expliqué le Pr Mahyaoui dans un entretien à la Chaîne III de la Radio nationale.

À raison de deux injections par patient, les 40 millions de doses serviront à vacciner 20 millions d’Algériens, a-t-il rappelé.

Une quantité importante de doses que ne couvrira pas un seul laboratoire, notamment le russe Gamaleya à qui l’Algérie a commandé 500 000 doses de son vaccin Spoutnik V.

« Un seul laboratoire ne suffira pas, et de toute façon on ne recevra pas de façon immédiate et en un seul lot la quantité des vaccins nécessaires pour vacciner la population » algérienne, a expliqué le Pr Mahyaoui.

Selon lui, outre le laboratoire russe Gamaleya, deux autres laboratoires, un chinois et le laboratoire suédo-britannique AstraZeneca, se sont également positionnés pour nous approvisionner en vaccins.

« Les premières doses du vaccin d’AstraZeneca devraient arriver au courant du mois de février selon les prévisions », a ajouté le membre du comité scientifique. « Le nombre de doses n’a pas été précisé », a-t-il dit.

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« Nous ne sommes ni en avance ni en retard »

Questionné si le retard dans le lancement de la campagne de vaccination anti-Covid était le résultat des tergiversations quant au profil “nouveau” du vaccin, le Pr Mahyaoui parle d’incertitude.

« Je ne sais pas si on peut parler de tergiversations, mais ce qui est sûr c’est que depuis le 6 août on (au comité scientifique) a commencé la réflexion sur le vaccin. Il y avait à ce moment-là une espèce d’incertitude sur l’évolution des vaccins, sur les différentes phases des essais et la pharmacovigilance. Il faut souligner quand même que l’élaboration d’un vaccin contre la Covid-19 est une prouesse technologique qui s’est faite en moins d’une année. Qui plus est sur un virus nouveau », a-t-il défendu.

Il a ajouté que « c’était une époque où il n’y avait pas de communications scientifiques et durant laquelle il n’y avait que les labos qui communiquaient sur leurs produits ».

« On avait assisté même à une espèce de guerre médiatique, mais aussi scientifique, économique et financière. Au comité, on a commencé à suivre ces évolutions d’autant plus que la situation épidémiologique est plus ou moins favorable », a-t-il raconté.

« A mon avis, nous ne sommes ni en avance ni en retard. Quelques fois, au milieu de toutes ces incertitudes il vaut mieux être plus prudent et même un peu en retard, d’autant plus qu’il n’y a aucune urgence » en Algérie, a plaidé le spécialiste.

Cependant, le Pr Mahyaoui admet que l’Algérie est dans une situation de compte à rebours où l’on compte les jours d’autant que le mois de janvier touche à sa fin, en exprimant son souhait de « voir le vaccin arriver d’ici fin janvier » pour  « commencera à vacciner ».

Il avertit que les 500.000 doses commandées « ne suffiront pas » à vacciner l’ensemble des personnes âgées de plus de 65 ans et présentant des pathologies chroniques. « Il est impossible qu’un laboratoire à lui seul puisse assurer le nombre de doses nécessaires à un pays », résume Riad Mahyaoui.

Il exhorte d’opter « dès maintenant » pour un système de prise de rendez-vous pour le vaccin via une plateforme numérique ou par téléphone, pour éviter le rush sur le vaccin.

« Cette campagne de vaccination va s’étaler sur toute l’année 2021 au minimum  », affirme le Pr Mahyaoui.

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