Société

Vaccination des ados en Algérie : l’avis du Pr Senhadji

L’Algérie ouvre la voie à la vaccination des ados contre le covid-19. Lundi, le Pr Ryad Mahyaoui, membre scientifique, s’est montré favorable. Il a annoncé une réunion ce jeudi du Comité scientifique pour étudier la question.

« Je pense qu’on pourrait éventuellement aller vers la vaccination des 12 à 17 ans », a-t-il dit.

En attendant le verdict du Conseil scientifique, l’Agence nationale de sécurité sanitaire a déjà tranché. « Il est tout à fait normal de vacciner les enfants. Ils sont eux aussi porteurs du virus même si l’infection au covid n’a pas d’impact sur eux », a déclaré ce mardi 21 décembre à TSA son président, le Pr Kamel Senhadji.

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Il convient de rappeler que les spécialistes ont constaté que les enfants développent des formes légères voire asymptomatiques de la covid-19.

« Comme ils sont porteurs et vecteurs, ils peuvent contaminer les autres », a rappelé toutefois le Pr Senhadji. L’éminent immunologue propose aussi de vacciner les moins de 12 ans, précisant qu’en Europe des pays vaccinent les enfants âgés entre 5 et 11 ans.

« L’Omicron a l’air de toucher les jeunes même si la dangerosité du variant est moindre que sa contagiosité », a estimé le Pr Senhadji. Selon lui, en vaccinant les enfants avec les vaccins actuels, on peut aussi nous épargner des flux importants de malades dans les hôpitaux avec un risque de saturation en sachant que l’Omicron se caractérise par sa grande contagiosité.

L’avantage de la vaccination, a ajouté le Pr Kamel Senhadji, est qu’elle procure aux personnes vaccinées une « immunité de base qui leur permettra, quel que soit le variant, d’avoir une réaction beaucoup plus avantageuse qu’une personne qui n’est pas du tout vaccinée ».

« On est déjà en retard en ce qui concerne la vaccination des 12-17 ans. Il y a eu des résultats cliniques chez des milliers d’enfants aux États-Unis et qui sont utilisés dans le monde entier. Nous pouvons utiliser ces résultats avec des doses pédiatriques réduites, mais ce n’est pas un problème », a-t-il affirmé.

« Vacciner d’abord les populations cibles »

Néanmoins, le président de l’ANSS estime qu’en ce qui concerne l’Algérie, la « priorité » consiste à vacciner les populations cibles dont seulement 25 % ont été vaccinées contre le covid-19.

« En ce qui concerne l’Algérie la priorité, à mon avis, c’est de vacciner d’abord les populations cibles. Il y en a plein alors qu’on n’en a vacciné que 25 %. Il y a beaucoup de malades chroniques et de personnes âgées qui ont vraiment besoin d’être vaccinées », a argué le Pr Senhadji, ajoutant que ces catégories peuvent tomber malades mais pas les enfants.

« Les adultes qui tombent malades peuvent mourir. Alors si je devais commencer (la vaccination) je le ferais avec ces personnes qui nous échappent et qui peuvent mourir. Après, on vaccine les enfants », a-t-il préconisé.

Le Pr Senhadji suggère même qu’au regard de la disponibilité des vaccins, il est envisageable de faire simultanément les personnes à risque et les enfants.

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