Le professeur Noureddine Zidouni a déploré ce jeudi le laxisme des autorités algériennes dans l’application des mesures de prévention imposées aux frontières en vue d’endiguer la pandémie de Covid-19.
« J’ai remarqué que ces derniers temps, pour les rapatriés, la mise en isolement pendant une semaine n’est plus en cours. C’est une erreur », a estimé le professeur Zidouni dans un entretien accordé à TSA.
« Il est possible que les variants, dont l’anglais, ait pénétré le sol algérien suite à son retour d’Europe mais qu’il n’a pas été soumis à la contrainte de l’isolement pendant une dizaine de jours alors que c’était une recommandation du comité scientifique », dénonce-t-il.
« S’il faut élaborer des protocoles, les protocoles doivent être rigoureusement suivis. Malheureusement chez nous, les protocoles que nous émettons sont parfaits en théorie mais en pratique il y a beaucoup de laxisme », déplore le professeur Zidouni.
« Il faut que pour chaque activité et problème, nous avons des protocoles de respect des mesures protectrices qui sont en cours dans la plupart des pays qui appliquent ces protocoles, mais chez nous le laxisme l’emporte très souvent », souligne le professeur, précisant que cela « était valable avant l’apparition des variants, mais à partir de là notre position doit être reconsidérée ».
Le professeur Noureddine Zidouni est également revenu durant l’entretien sur la polémique autour du vaccin développé par AstraZeneca, dont l’utilisation a été suspendue dans certains pays européens.
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Vaccin AstraZeneca : ce que préconise le Pr Zidouni
« Il faudrait que chez nous, il puisse y avoir rapidement une enquête puisque ce vaccin AstraZeneca a été institué et donc convoquer toutes les vaccinés avec ce vaccin pour un suivi minutieux et également pour les cas suspects faire des tests de coagulation qui donnent un aperçu précis sur les constantes de coagulation du sang. Ça, il faudrait le faire immédiatement chez nous pour les personnes qui ont été vaccinées à l’AstraZeneca et si l’échantillon est important, nos résultats seront d’autant plus significatifs pour aider à la décision de surseoir ou de continuer », préconise le professeur Zidouni.
Le professeur Noureddine Zidouni a également appelé le gouvernement algérien à se dépêcher sur le plan diplomatique afin de mettre à la disposition de la population les quantités suffisantes de doses de vaccin contre le coronavirus, de façon à obtenir le seuil permettant la mise en place de l’immunité collective.
« Il faut qu’il y ait une offensive de l’Etat avec la mise en jeu de tout notre appareil diplomatique, la mise en jeu de l’industrie pharmaceutique, pour essayer, dans un marché mondial où la demande est excessive, d’avoir la possibilité de disposer de quantités supplémentaires », instruit le professeur.
« Tant que nous n’avons pas vacciné au moins quinze millions de personnes, nous ne pouvons pas espérer l’immunité collective », conclut le professeur Zidouni.
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