Dans un contexte de baisse de l’Euro face au dollar, le dinar algérien se raffermit par rapport à la monnaie unique européenne mais continue d’enregistrer des records à la baisse face au billet vert.
Un nouveau plus bas historique du dinar algérien face au dollar a été enregistré ce jeudi 7 juillet.
Selon le tableau des cours des principales monnaies sur le marché interbancaire des changes d’Alger, établi par la Banque d’Algérie, le dollar américain était échangé ce jeudi matin pour 147,17 dinars pour se rapprocher ainsi de la barre des 150 dinars algériens.
On se dirige désormais vers la parité dollar/euro puisque la monnaie européenne a encore baissé, atteignant 150,02 dinars.
Le record historique de l’Euro par rapport à la monnaie algérienne remonte au 7 janvier 2021, à 162,77 dinars. Le même jour, le billet vert américain valait 132,22 dinars.
En une année et demie, l’euro a baissé de 12 dinars et le dollar s’est raffermi de 15 dinars. Les deux monnaies se rapprochent désormais de la parité. Sur les marchés mondiaux, la tendance est la même.
Les analystes financiers ne parlent plus de dépréciation, mais de plongeon historique de la monnaie unique européenne. A 1,02 dollars pour 1 euro, la monnaie unique européenne n’a jamais enregistré un aussi bas niveau depuis 20 ans.
A ce taux, c’est quasiment la parité mais les prévisions sont encore plus sombres pour l’Euro qui, avant la crise sanitaire, valait 1,10 dollar.
Depuis le début de l’année 2022, il a perdu 7℅ de sa valeur et devrait continuer à baisser dans les prochaines semaines, sans doute au-dessous du seuil de parité. La banque Nomura prévoit 1 euro à 0,98 dollar en août et à 0,95 dollars en septembre.
Le dollar se rapproche du seuil de 150 dinars
Les analystes évoquent une spirale, une sorte de baisse auto-accélérée. « L’euro est désormais dans une spirale de dépréciation. Plus il chute, plus il alimente sa chute future », estime l’économiste français Jacques Le Cacheux, cité par le site 20minutes ce jeudi 7 juillet.
Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer la dégringolade de l’Euro. Il y a d’abord la décision de la Réserve fédérale américaine (FED) de rehausser ses taux d’intérêt, ce qui rend les placements en dollar plus rentables.
Il y a aussi les frictions entre la Banque centrale européenne (BCE) et l’Allemagne, qui n’incitent pas à miser sur l’euro, et bien sûr la guerre en Ukraine.
“Dans une telle période de crise internationale, le dollar est historiquement la valeur refuge. Certes, l’euro se déprécie, mais c’est aussi le dollar qui s’apprécie. Sa valeur augmente face à toutes les monnaies mondiales », indique le professeur Le Cacheux.
Mais il y a pire selon lui, à savoir une éventuelle décision de Moscou de couper les livraisons de gaz et de pétrole à l’Europe qui plongerait l’UE dans une récession et ferait tomber l’Euro à des niveaux jamais enregistrés, peut-être plus que sa valeur à son lancement (0,88 dollar).