La Confédération africaine de football a tranché jeudi 25 novembre les questions restées en suspens concernant les barrages des qualifications pour le Mondial 2022, notamment celle de faire jouer ce tour en aller-retour ou en matchs uniques sur terrain neutre.
Les dix prétendants aux cinq places africaines devront donc disputer deux rencontres, une sur leur terrain, une autre chez l’adversaire. La bonne nouvelle pour l’Algérie, qualifiée après s’être extirpée du groupe A, c’est que l’instance continentale a décidé que les cinq premières nations africaines au classement FIFA, têtes de séries au tirage au sort prévu fin janvier, joueront le match retour à domicile. Même si elle a reculé de deux places au dernier classement mondial (de la 30e à la 32e place), l’Algérie demeure quatrième en Afrique et ne risque pas de sortir du top 5 d’ici janvier prochain.
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Un autre avantage en somme, certes léger, après celui d’éviter de tomber sur l’une des nations les plus fortes du continent du moment (Sénégal, Maroc, Tunisie et Nigeria).
Mais la dernière réunion de la CAF n’a pas apporté que de bonnes nouvelles. Des conditions ont été aussi mises pour pouvoir jouer à domicile pendant ce tour. Il a été par exemple décidé que les stades des équipes qui reçoivent pendant les matchs de barrages devront impérativement disposer de la vidéo assistance (VAR), au risque de voir la rencontre délocalisée dans un autre pays.
L’imposition de la VAR pourrait éviter à l’équipe nationale d’être victimes de graves fautes d’arbitrages, Djamel Belmadi a toujours dénoncé la mauvaise qualité de l’arbitrage africain.
Mais la VAR est une technologie que l’Algérie n’a encore jamais utilisée, mais rien n’est perdu.
Il reste encore plus de trois mois avant les matchs de barrages, prévus en mars, et équiper le stade Mustapha-Tchaker de Blida de cette technologie ne s’apparente pas à une mission impossible.
Même si le stade fétiche des Verts n’est pas moderne, et des techniciens de l’ENTV avaient déjà dénoncé les conditions difficiles pour la retransmission des matchs à partir de cette enceinte sportive qui n’a pas connu de grands travaux de modernisation, à moins que Belmadi décide d’opter pour le nouveau stade d’Oran, dont on loue la modernité.
La CAF est de plus en plus regardante sur la conformité des infrastructures sportives aux standards internationaux. Pendant la phase des poules de ces qualifications au mondial qatari, plusieurs équipes ont été privées de jouer à domicile faute d’homologation de leurs stades, parmi lesquelles deux des adversaires de l’Algérie, le Burkina Faso et Djibouti qui ont reçu les Verts à Marrakech et au Burkina Faso respectivement.
Cette obligation de disposer de la VAR est un autre casse-tête pour la Fédération algérienne de football (FAF) qui a déjà maille à partir avec la pelouse du stade de Blida qui peine à satisfaire pleinement le sélectionneur national.
Djamel Belmadi avait défrayé la chronique à la veille du début de la phase des poules en dénonçant publiquement l’état « calamiteux » du stade Tchaker. Le coach avait enfoncé le clou en jugeant que toute l’Algérie ne dispose d’aucune pelouse valable. Cet épisode a failli être mis à profit par les adversaires de l’Algérie pour obtenir la programmation des matchs des Verts à domicile sur terrain neutre.
Préserver les chances des Verts et l’image du pays
C’est pourquoi la FAF doit prendre très au sérieux cette histoire de la VAR et entamer dès maintenant les procédures pour son installation ou sa location. Le plus tôt serait même le mieux pour pouvoir l’expérimenter pendant des matchs du championnat national.
La VAR ne nécessite pas que du matériel technologique, il lui faut aussi une maîtrise technique. L’on se souvient du scandale de la finale retour de la Ligue des champions d’Afrique 2019 où la technologie avait été utilisée seulement pour la deuxième fois dans une compétition africaine (après la finale de la supercoupe de la Caf en février 2018).
Au moment où on a tenté de vérifier s’il y avait un but ou pas du Wydad de Casablanca qui affrontait l’Espérance de Tunis, il s’est avéré que la VAR ne fonctionnait pas. Les Marocains ont refusé de reprendre le jeu, estimant qu’il y a un manquement au règlement (obligation de l’utilisation de l’assistance vidéo). Bien que les images de la télévision ont montré que le but contesté était valide, le match ne sera pas rejoué et la CAF donne la victoire sur tapis vert aux Tunisiens. Ce scandale avait altéré l’image du football africain.
La FAF devrait donc avoir le souci de ne pas diminuer les chances de l’équipe nationale de se qualifier et celui de préserver l’image du football algérien et du pays. Installer la VAR n’est pas une tâche insurmontable et il n’y a pas de doute que si le problème devrait se poser en mars prochain, ce n’est pas pour l’équipe d’Algérie.
Mais cela ne changera rien au fait que les responsables du sport algérien ont cette manie d’attendre quelque pression pour agir. Il y a seulement quelques semaines, c’est dans la précipitation que le stade de Blida a été préparé pour accueillir les matchs de l’EN face au Niger puis au Burkina Faso. Jeudi dernier, le comité d’organisation des jeux méditerranéens (CIJM) a mis un énorme coup de pression en s’inquiétant solennellement de « retards » dans la réalisation des infrastructures devant accueillir les JM d’Oran en juin prochain.
Cela fait 5 ans (décembre 2016) que la VAR a été utilisée pour la première fois et 4 ans (2017/2018) qu’elle a commencé à être généralisée sur tous les championnats européens. Les instances footballistiques algériennes n’étaient pas sans savoir qu’un jour ou l’autre le football national sera contraint de se mettre à cette innovation. Des pays comme l’Égypte et le Maroc utilisent déjà la VAR dans leurs championnats, alors que la Tunisie a entamé la démarche pour l’utilisation de l’arbitrage vidéo dans son championnat.