Détecté pour la première fois en Afrique du Sud le 24 novembre dernier, le nouveau variant du Covid-19, dont aucun cas n’a été détecté officiellement en Algérie, tient en alerte le monde entier.
Omicron concentre l’attention de la communauté scientifique qui étudie le génome de cette nouvelle souche du virus pour tenter de déterminer son degré de contagiosité et de dangerosité.
Un variant moins dangereux que prévu mais plus contagieux
Bien que des études soient actuellement toujours en cours, les données préliminaires sont en faveur d’une transmissibilité élevée du nouveau variant, bien supérieure à celle de la souche Delta, mais avec des symptômes beaucoup moins graves.
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Au sujet de la transmissibilité, la tendance a été particulièrement confirmée au Danemark, un pays très bien équipé en matière de séquençage et où le nombre de cas positifs à Omicron a triplé en 48 heures cette semaine.
Le variant Omicron ne serait, par ailleurs, pas plus dangereux et ne causerait pas de cas plus graves que le variant Delta.
Interrogé ce mardi 7 décembre sur la dangerosité de cette nouvelle souche, Dr Anthony Fauci, conseiller de la Maison-Blanche sur la crise sanitaire, estime « qu’il faut encore attendre deux semaines » pour tirer des conclusions mais qu’il est « quasiment certain » que ce nouveau variant est moins dangereux que le Delta.
Quoi qu’il en soit, le nouveau variant est « clairement hautement transmissible », soutient Dr Fauci.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a par ailleurs prévenu dans son dernier rapport hebdomadaire publié ce mercredi 8 décembre qu’en raison de la propagation de Omicron, qui a été détecté à ce jour dans 57 pays à travers le monde, le « nombre de patients nécessitant une hospitalisation devrait probablement augmenter”.
“Même si la sévérité (des cas de Covid-19 développés après une contamination par ce variant) est équivalente voire potentiellement moindre que pour le variant Delta (majoritaire actuellement dans la plupart des pays), il devrait y avoir une progression des hospitalisations lorsque davantage de personnes seront contaminées et il y aura un décalage temporel entre la progression du nombre de cas et la hausse du nombre des décès”, souligne l’OMS.
Vaccins et omicron
Depuis l’apparition du nouveau variant du Covid-19, la question de l’efficacité des vaccins anti-Covid est au cœur de toutes les préoccupations. Mais les dernières nouvelles provenant de l’OMS semblent rassurantes. En effet, selon l’organisation onusienne, les vaccins actuels protègent les malades contaminés par le variant Omicron des formes graves.
« Il n’y a aucune raison de douter » de l’ efficacité des vaccins anti-Covid 19, a estimé, mardi 7 décembre, Michael Ryan, responsable des urgences à l’OMS.
« Nous avons des vaccins très efficaces qui ont démontré leur pouvoir contre tous les variants jusqu’à présent, en termes de sévérité de la maladie et d’hospitalisation. Il n’y a aucune raison de penser que cela ne serait pas le cas avec Omicron », a déclaré le spécialiste.
Par ailleurs, selon une étude menée par le laboratoire Africa Health Research et dont les premiers résultats viennent d’être publiés, le vaccin anti-Covid développé par Pfizer ne protégerait que partiellement contre le nouveau variant.
Avec le vaccin de Pfizer et comparé à une souche antérieure du Covid, « une très forte baisse » de la neutralisation du variant Omicron a été observée, indique Africa Health Research.
Le laboratoire précise toutefois que les personnes ayant reçu les deux doses du vaccin Pfizer ou ayant déjà contracté le Covid « étaient en grande partie capables de neutraliser le nouveau variant ».
Les laboratoires Johnson & Johnson, Pfizer et Moderna assurent, par ailleurs, qu’ils ont d’ores et déjà commencé à travailler sur de nouvelles versions de leurs vaccins ciblant spécifiquement Omicron.
Omicron et voyages
Pour tenter d’empêcher la propagation du variant Omicron, de nombreux pays ont durci les conditions d’entrée sur leur territoire en mettant en place des nouvelles formalités de voyages.
Dorénavant, pour se rendre dans la quasi-totalité des pays de l’Union Européenne, les voyageurs doivent présenter un test PCR négatif de moins de 48 heures, qu’ils soient vaccinés ou non. Tandis que pour les États-Unis, un test négatif de moins de 24 heures est désormais obligatoire.
Les frontières du Maroc, du Japon et d’Israël sont par ailleurs fermées depuis l’apparition du nouveau variant.
Pour rappel, pour endiguer la propagation de Omicron en Algérie et pour faire face à la recrudescence des cas de covid-19, le ministère des Transports a instauré, le 6 décembre, l’obligation du pass sanitaire pour les voyages, de et vers le pays, par voie maritime.
Le gouvernement a par ailleurs annoncé hier, mardi 7 novembre, la modification du calendrier des vacances scolaires et le lancement d’une vaste campagne de vaccination contre le Covid-19 au profit des enseignants et des travailleurs de l’éducation nationale.